Le général Seyni Kountché est décédé le 10 novembre 1987 en France à la suite d’une maladie, à l’âge de 56 ans. Il a marqué de son empreinte la vie politique du Niger et de l’Afrique. Ce vendredi 10 novembre marque le 36e anniversaire de la disparition de ce grand homme d’Etat.
Grand serviteur de l’État, l’éthique et l’exemplarité sont les traits marquants de sa personnalité. La vertu est pour lui le socle, le fondement de toute richesse. Sa droiture, qu’il a imprimé dans la gestion de l’État, il la doit certainement à ses origines aristocratiques.
« C’est un bonheur d’être d’une grande naissance », dixit Montesquieu. Tout au long de ses treize (13) années de pouvoir, il a mis les intérêts du Niger au-dessus de tout, son confort personnel et celui de sa famille ayant été un détail pour lui. Outre les Nigériens, Seyni Kounché a forcé également l’admiration des grands de ce monde. Ronald Reagan, alors président des Etats-Unis d’Amérique, dit de Kountché, en visite à Washington : « Vous êtes le modèle d’homme d’État qu’il faut à l’Afrique ». Le président français François Mitterand, en 1984, après que son pays a accordé une aide budgétaire de 15 milliards F CFA au Niger frappé par la sécheresse et le choc pétrolier disait : « Le volume de cette aide jamais octroyée à un pays s’explique par ma conviction que cette somme ira dans des mains sûres et aura une utilisation efficiente. » Le président ivoirien Félix Houphouët-Boigny dit de lui, à Niamey, le 14 novembre 1987 : « Il a tout fait avec peu. »
Les Nigériens restent nostalgiques de l’époque où le général Seyni Kountché dirigeait le Niger. Homme d’État pragmatique, exigeant envers lui-même comme envers ses collaborateurs, il laisse l’image d’un homme préoccupé par le seul devenir de son pays, à qui il a consacré toute sa vie. Né le 31 juillet 1931 à Fandou (département de Filingué), Seyni Kountché embrasse le métier des armes dès l’âge de 13 ans. En 1973, il devient chef d’État-major de l’Armée. Le 15 avril 1974, alors lieutenant-colonel, il s’empare du pouvoir à la faveur d’un coup d’État. Il prend la tête d’un Conseil militaire suprême (CMS) constitué de treize (13) membres. A la pratique du pouvoir, le CMS va progressivement se réduire à la seule personne du président Kountché, qui dirigera alors le pays d’une main de fer. Au soir de sa vie, il se disait préoccupé non pas par le sort de sa famille (« elle se débrouillera comme tout le monde », disait-il), mais par ce que le Niger sera après sa mort. Seyni Kountché s’est éteint le 10 novembre 1987 à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière des suites d’une tumeur au cerveau. « La chute des grands hommes rend les médiocres et les petits importants. Quand le soleil décline à l’horizon, le moindre caillou fait une grande ombre et se croit quelque chose », dixit Victor Hugo. Reposes en paix, Général ! Puisse ton intégrité, ton patriotisme et ton sens élevé de l’État servir d’exemple à notre classe politique en manque de repères !