Comme vous le savez, le procès de la tentative de coup d’État intervenue dans la nuit du 30 au 31 mars 2021 se poursuit activement devant le tribunal militaire de Niamey. Après l’examen des faits de complot, d’attentat contre la sûreté de l’État et de coups et blessures volontaires avec armes, ce procès est entré dans sa phase cruciale. En effet, après les réquisitions du ministère public, les plaidoiries des avocats devaient commencer ce lundi 13 février (présentations orales de tous les arguments en faveur des accusés). Mais l’audience de ce jour-là n’a pas pu se tenir, un juge du tribunal, en l’occurrence le général Mohamed Toumba Boubacar, étant en déplacement dans la région de Tillabéri, un déplacement en lien avec l’attaque d’Intagamey (département de Banibangou). Selon un communiqué du Ministère de la Défense, nos soldats ont été victimes d’une « embuscade complexe ». Ce qui laisse à penser qu’il s’agissait d’une action menée par des professionnels. Les terroristes auraient-ils bénéficié d’appui extérieur ? Ce qui est sûr, l’heure est aujourd’hui à la méfiance vis-à-vis de certains partenaires soupçonnés de ne pas jouer franc jeu dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. D’où les interrogations de plus en plus nombreuses sur l’utilité, l’efficacité, voire la pertinence de la présence de ces partenaires aux côtés des forces de défense et de sécurité nigériennes.
Le 24 novembre 2022, le malien Moussa Ag Acharatoumane, membre du Conseil National de Transition (CNT) et secrétaire général du Mouvement pour le Salut de l’Azawad a tweeté : « Daesh : Saoudiens, Syriens, Irakiens, Koweitiens, Maghrébins affluent vers la zone des 3 frontières. Un monstre est en train de naître sous nos yeux, le réveil sera difficile, nos autorités sahéliennes sont interpellées. ». Les Français et les Américains, par exemple, qui disposent d’importants moyens militaires au Niger, comment peuvent-ils ignorer que les groupes terroristes sont en train de s’implanter dans la zone des 3 frontières ? Une chose est cependant sûre, il est impossible de vaincre le terrorisme aujourd’hui s’il n’y a pas des rapports basés sur la confiance entre les différents partenaires.