Les Nigériens des villes et des campagnes ont décidé de poursuivre sans faiblir leur mobilisation permanente derrière le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) et leur armée pour montrer au président français Macron et aux chefs d’Etats de la CEDEAO à la solde de ce dernier qu’ils sont déterminés à aller jusqu’au bout dans la lutte engagée pour l’affirmation pleine et entière de la souveraineté de leur pays.
Jour pour jour, le CNSP a comptabilisé un mois au pouvoir ce samedi 26 août 2023 dans un contexte de sanctions illégales et criminelles et de menace d’intervention militaire imposées par la CEDEAO contre les Nigériens en représailles au coup d’Etat militaire.
Pour marquer l’évènement, les organisations de la société civile nigérienne ont organisé un gigantesque rassemblement populaire de soutien à la junte militaire dirigée par le Général de brigade Tiani Abdourahamane au stade Général Seyni Kountché. Laquelle manifestation a drainé des dizaines de milliers de personnes.
C’est le deuxième rassemblement populaire de ce genre dans ce stade mythique qui porte le nom d’un grand homme d’Etat modèle d’inspiration en termes d’intégrité, de probité et de nationalisme [le feu Général Seyni Kountché], depuis le putsch du 26 juillet 2023, qui a balayé ce régime corrompu de la Renaissance qui a détruit la démocratie, ses principes, ses valeurs, en 12 ans de gestion de l’Etat.
Lors ce deuxième rassemblement, les organisateurs de la manifestation ont décliné clairement les attentes des populations nigériennes vis-à-vis de la junte militaire, qui sait qu’elle doit désormais agir par procuration.
Elle sait que si les Nigériens la soutiennent, ce n’est pas pour les beaux yeux de ses membres, c’est parce qu’ils aspirent à un changement profond en matière de gouvernance démocratique respectueuse de leurs aspirations à l’égalité et la justice sociale, dépouillées de tout esprit partisan dans la conduite des affaires de l’Etat.
Dans son intervention, le porte-parole du comité d’organisation de la manifestation a insisté sur cette soif de justice des Nigériens, qui aspirent voir la junte militaire faire rendre gorge à tous les dignitaires du régime déchu impliqués dans des malversations et autres compromissions du patrimoine public durant les 13 ans règne de la Renaissance.
Par rapport à cette revendication majeure, il a signifié à la délégation du CNSP qui a fait le déplacement du stade pour saluer les manifestants qu’aucune tergiversation ne saurait être acceptée.
Dans l’espoir d’une satisfaction de cette attente forte, le porte-parole du comité a rassuré la junte du soutien indéfectible des populations nigériennes dans la noble lutte qu’elle a décidé d’engager pour l’affirmation totale de la souveraineté de notre pays.
La question du départ de la force Barkhane et de l’ambassadeur de France ordonnée par les nouvelles autorités militaires était également à l’ordre du jour de la mobilisation. A ce propos, les représentants de la junte ont tenu à rassurer les manifestants que le CNSP ne reviendra pas sur sa décision. ‘’Ils s’en iront de notre pays, c’est une question de souveraineté nationale et nous ne transigerons pas là-dessus’’, a martelé le Colonel Mohamed Sidi, en langue locale.
Ce dimanche matin, le rassemblement s’est délocalisé au niveau du rond de l’Escadrille militaire abritant la base aérienne 101 de l’armée française où des milliers de personnes se sont mobilisés pendant des heures pour exiger le départ sans délai de l’armée française. Sur place, les manifestants en colère ont brûlé le drapeau français sous le regard bienveillant des éléments des forces de maintien de l’ordre, pour signifier au président Macron que le cordon ombilical entre son pays et le nôtre est désormais rompu.
C’est également un message fort à l’endroit du reliquat de chefs d’Etats de la CEDEAO, valets de la France impérialiste, qui menacent d’user de la force pour libérer le président déchu Bazoum et le rétablir dans son fauteuil.