La politique a ce don de nous étonner, de produire des rebondissements insoupçonnés, d’offrir aux acteurs la possibilité d’une renaissance inespérée. Et Hama Amadou est un exemple vivant de cette alchimie complexe. À peine l’éclat rougeoyant de son exil s’est-il éteint que le premier opposant au régime déchu de la Renaissance suite au coup d’Etat du CNSP du 26 juillet 2026, a bénéficié d’une liberté provisoire. La meilleure des réponses à ceux qui voulaient un peu vite l’enterrer politiquement. Signe qu’il n’a pas perdu la volonté de se battre encore politiquement. Comme le dit si bien le proverbe africain, « celui qui se bat peut perdre, mais celui qui ne se bat pas a déjà perdu ». C’est aussi la preuve manifeste que son combat politique est loin d’être terminé.
La quête de la magistrature suprême
Une nouvelle donne qui oblige plus que jamais Hama Amadou à être à la hauteur de l’espoir placé en lui par ses militants et son parti : être élu à la magistrature suprême du Niger. Le plus dur commence donc. A lui donc de redorer le blason de sa formation politique, le Moden Lumana FA, porter haut et loin son étendard. Lourde responsabilité. Dans un paysage politique en ruine, il a désormais les armes pour s’imposer. Le PNDS-Tarayya décapité, est profondément désuni et en déshérence. Hama Amadou lui, peut compter sur un parti qui n’est pas anéanti. Et l’avenir lui commande de rassembler le plus possible, de tendre la main aux autres formations politiques afin de tourner définitivement la page sombre du règne chaotique du PNDS-Tarayya de ces 12 dernières années. Cela suppose une vision. Cela nécessite aussi une stratégie, des positions claires et assumées et les défendre. Le défi est immense. Le relever exige intelligence, audace et persévérance. Or Hama Amadou n’en est pas dénué. Mais cette mission, bien que colossale, n’est pas impossible. Car comme l’affirmait Nelson Mandela, « cela semble toujours impossible, jusqu’à ce que cela soit fait ».
L’incertitude plane : l’énigme CNSP
Si l’élan est palpable, la route de Hama Amadou vers la Présidence est incertaine. Des inconnues demeurent. Quelle sera la position des militaires au pouvoir à Niamey ? Le conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) sera-t-il le gardien d’une élection présidentielle libre, transparente et honnête, permettant à Hama Amadou de concourir, et peut-être de triompher ? Ou préféra-t-il orchestrer des élections en faveur d’un candidat de son choix, compliquant ainsi la donne pour l’homme qui aspire à diriger le Niger depuis belle lurette ?
Un chemin semé d’embûches, mais pas infranchissable
Le destin politique de Hama Amadou s’annonce aussi passionnant qu’incertain. Si les défis sont nombreux, les opportunités le sont tout autant. Le chemin qui s’ouvre devant lui est certes semé d’embûches, mais sa détermination doit être inébranlable. Le Niger se trouve à l’aube d’une nouvelle ère, et Hama Amadou, fort de sa résilience et de sa vision novatrice, doit se tenir prêt à braver les tempêtes, armé de l’espoir d’un peuple en quête de changement véritable. Car comme disait Victor Hugo, « rien n’arrête un peuple qui danse ». Seul le temps nous dira si l’enfant terrible de Youri réussira à remporter son ultime combat politique.
La Rédaction