La dureté des sanctions illégales et criminelles imposées par la CEDEAO au peuple nigérien en riposte au coup d’Etat du 26 juillet 2023 qui a renversé le président Bazoum Mohamed est unanimement admise au sein de la communauté internationale.
Comme l’atteste cette correspondance datée du 18 septembre 2023 adressée par des membres du congrès américain au Secrétaire d’Etat du Département des Etats Unis et à l’Ambassadeur accréditée aux Nations Unies pour leur demander de plaider en faveur d’un assouplissement desdites sanctions auprès des Etats membres de la CEDEAO lors de la 78e session de l’Assemblée générale des Nations Unies qui se tient actuellement à New-York.
‘’Nous vous écrivions pour vous faire part de notre inquiétude quant à l’impact des sanctions de la CEDEAO sur les populations, en particulier en ce qui concerne la fourniture de services humanitaires et de développement’’, lit-on dans la lettre écrite à Antony Blinken et Linda Thomas-Greenfield, signée par 5 membres du congrès américain.
‘’S’il est important de maintenir la pression en faveur d’un retour à un régime civil, nous devons atténuer autant que possible les retombées pour la population. Par conséquent, nous demandons instamment à l’administration Biden de plaider en faveur d’exemptions pour l’aide humanitaire et les produits de base essentiels tels que la nourriture et les médicaments intégrés dans les sanctions actuelles de la CEDEAO’’, défend le congrès.
Les sanctions les plus durement ressenties par les populations sont notamment ‘’la fermeture des frontières terrestres et de l’espace aérien commercial avec le Nigéria et le Bénin, la suspension de toutes les transactions commerciales avec le Niger, le gel des avoirs de l’Etat du Niger à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et le gel de ses avoirs dans les banques commerciales’’.
‘’Si l’objectif de ces sanctions est d’affirmer la nécessité de rétablir un régime civil dans le pays, il est également important que toutes les parties prennent des mesures pour rétablir un accès humanitaire sans entrave pour les civils qui ont besoin d’aide humanitaire’’, exhortent les membres du congrès.
A toutes fins utiles, ils ont tenu à rappeler à Blinken et à Linda la lettre envoyée par le sous-secrétaire général des affaires humanitaires et coordinateur des secours d’urgence des Nations Unies aux dirigeants de la CEDEAO pour exprimer son ‘’inquiétude quant à l’impact’’ desdites sanctions ‘’à l’encontre de la population civile nigérienne’’ et demander ‘’la modification des régimes des sanctions actuels afin de garantir l’acheminement de l’aide en temps voulu et l’autorisation des transactions essentielles aux opérations humanitaires’’.
Laquelle note a d’ailleurs été reprise ‘’dans une note de plaidoyer du 28 août signée par plus de 40 organisations internationales humanitaires et de développement à but non lucratif’’. Le rappel de ces initiatives par le congrès signifie que la CEDEAO n’a pas donné une suite favorable à la requête.
Du fait des sanctions inhumaines de l’organisation communautaires, l’accès aux denrées alimentaires de base et aux produits pharmaceutiques est devenu difficile pour l’écrasante majorité de la population.
En outre, les limites de retraits d’argent dans les banques commerciales auxquelles sont confrontés les acteurs du développement et des services humanitaires du fait des sanctions a un impact sur leur capacité à financer les projets en cours, selon le congrès, rappelant qu’il avait été dénombré quelque 4,3 millions de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire au Niger avant le coup d’Etat. ‘’A la mi-août, le Programme alimentaire mondial a estimé que 3,3 millions de personnes étaient en situation d’insécurité alimentaire ‘grave’ et que des millions d’autres pourraient se retrouver dans une situation d’insécurité alimentaire grave en raison de l’impact des sanctions’’, alerte la correspondance.
En l’absence d’exemptions humanitaires pour les sanctions, les acteurs pensent que les stocks alimentaires d’urgence dont ils disposent ‘’ne peuvent atteindre que 1,2 millions de Nigériens jusqu’à la fin du mois de septembre et que les fonds actuels pour les programmes d’assistance à la protection ne dureront que jusqu’en novembre 2023, ce qui pourrait mettre en danger plus d’un million de personnes qui dépendent de l’accès à ces programmes pour accéder aux ressources et à la sécurité physique’’, estime le congrès.
Au regard de la gravité de la situation, ‘’nous demandons instamment à l’administration Biden d’engager les dirigeants et les Etats membres de la CEDEAO à modifier rapidement les sanctions existantes afin d’y inclure des exemptions humanitaires et de revoir toutes les sanctions adoptées à ce jour en appliquant le principe ‘’Do no harm’’ (ne pas nuire)’’, recommande le congrès.