L’Etat du Niger connaissait depuis quelque temps une tension de trésorerie qui s’est exacerbée avec la suspension de la coopération des partenaires techniques et financiers et les sanctions économiques et financières drastiques de la CEDEAO et de l’UEMOA décrétées contre notre pays suite au coup d’Etat militaire du 26 juillet. Face à cette situation contraignante, le gouvernement a décidé, vendredi 06 octobre, de réduire de 40 % ses dépenses prévues pour 2023.
Le budget de cette année, initialement prévu à 3.291,62 milliards de francs CFA, a été réduit à 1.981 milliards, indique un communiqué officiel, sans préciser où se situeraient les réductions. Ce budget faisait la part belle aux ressources extérieures : elles représentent plus de la moitié du budget, soit 54,38% des recettes totales attendues. Pour ne pas entraver davantage l’économie du pays, qui connait une hausse des prix des denrées alimentaires et une pénurie de biens, le gouvernement a décidé, le 29 septembre, un abattement de 25% sur la base taxable de dix (10) produits de grande consommation tels que le riz, l’huile alimentaire, le sucre, la pâte alimentaire, la farine de blé, le lait, et ce, jusqu’au 31 décembre 2023. Les services compétents des douanes ont d’ores et déjà été instruits pour l’application immédiate et stricte de la circulaire n° 00048 du Directeur Général des Douanes relative à cet abattement de 25%. Un abattement très important qui est à saluer au regard du contexte financier du moment. Il ne reste plus qu’à souhaiter, et c’est une attente forte des Nigériens, que ce cadeau fiscal se ressente au niveau des prix des produits concernés et profiter aussi au consommateur final. Si tel n’est pas le cas, cela pourrait entamer le soutien populaire au CNSP et au Gouvernement. Le Ministère du Commerce doit veiller à ce que cette mesure profite à tous.