Le récent verdict du Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Niamey concernant Salem Bazoum, fils de l’ancien président Mohamed Bazoum, est plus qu’une simple décision judiciaire. Il résonne comme un camouflet, un rappel cinglant à l’ordre pour le CNSP, la junte au pouvoir à Niamey. En confirmant la détention abusive de Salem, la justice a aussi ouvert une brèche, une porte par laquelle d’autres, à l’image de Hadiza Bazoum, pourraient s’engouffrer pour revendiquer leurs droits.
Face à cette situation, le statu quo n’est plus envisageable. Car, bien au-delà des frontières nationales, les ramifications de cette décision pourraient se faire sentir. Le CNSP, déjà fragilisé par des sanctions internationales, se trouve à présent à la croisée des chemins. Les choix qui s’offrent à lui sont aussi périlleux que déterminants pour son avenir.
La nécessité d’engager des poursuites judiciaires contre Mohamed Bazoum n’a jamais été aussi pressante. Le temps où le CNSP pouvait se permettre de détourner le regard est révolu. En poursuivant le président déchu, la junte se donnerait l’opportunité de légitimer ses actions, de démontrer qu’elle n’opère pas à la marge de la loi, et surtout, de retrouver une certaine crédibilité.
L’heure n’est donc plus aux tergiversations. Chaque jour qui passe, sans décision concrète contre Mohamed Bazoum, est une victoire pour ses partisans et un boulet pour le CNSP. L’avenir de la junte au pouvoir est à la croisée des chemins. Saisira-t-elle cette opportunité pour redorer son blason ou s’enfoncera-t-elle davantage dans les méandres d’une gestion politique chaotique ? Seul l’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : le CNSP n’a d’autre choix que d’agir, et le temps presse.