Un appel ignoré d’anciens dirigeants
Dans le concert tumultueux des événements qui secouent actuellement le Niger, un écho singulier semble avoir été perdu dans le vacarme. Un ensemble distingué d’anciens présidents de la République, de présidents de l’Assemblée nationale, et de Premiers ministres aurait tendu une main en quête de dialogue, une main jusqu’à présent ignorée par les nouvelles autorités, en premier lieu le Général Tiani, président du CNSP et chef de l’État. Si ces murmures de couloirs se confirment, l’indifférence de la junte militaire n’est pas seulement déconcertante, elle interpelle et interroge quant à la volonté du CNSP d’ouvrir un dialogue constructif avec toutes les parties prenantes à la crise au Niger.
Sous l’étau des sanctions : un peuple en quête de respiration
Le contexte actuel du Niger n’est guère reluisant. Suite au coup d’État du 26 juillet, orchestré par le CNSP et ayant chassé du pouvoir le président Bazoum Mohamed, le pays se trouve étranglé par les sanctions économiques, financières, et commerciales de la CEDEAO et de l’UEMOA, d’une sévérité sans précédent. Les répercussions ne sont pas de vagues statistiques, mais une dure réalité que les Nigériens endurent quotidiennement. Des délestages à répétition, des pénuries criantes, notamment de denrées alimentaires essentielles comme le riz, et une inflation galopante exacerbent la détresse d’un peuple déjà éprouvé. Plus alarmant encore, le système bancaire chancelle, victime de la méfiance des entreprises et des particuliers qui, entravés dans leur accès aux retraits d’argent, se détournent des institutions financières.
Des médiations nécessaires : l’appel à la sagesse et à l’expérience
Dans ce marasme, il est impératif de ne pas sous-estimer la valeur de l’expérience et de la sagesse. Les anciens responsables, avec leur connaissance intime des arcanes du pouvoir et leurs relations, pourraient s’avérer des médiateurs cruciaux. Ils sont en position d’offrir des conseils éclairés, de proposer des solutions pragmatiques, et même de toucher les chefs d’État de la CEDEAO pour négocier un allègement, voire une levée des sanctions écrasantes qui pèsent lourdement sur le quotidien des Nigériens. Le CNSP se trouve à la croisée des chemins : il peut choisir d’exploiter ces ressources précieuses pour une résolution rapide de la crise ou continuer dans un isolement orgueilleux et contre-productif.
L’urgence d’agir : quand l’Histoire ne tolère plus le déni
Les Nigériens, de toutes obédiences, attendent avec impatience des signes concrets et rapides de changement. Le statu quo actuel est intenable ; la peur et la perplexité sont désormais les compagnons indésirables de chaque foyer nigérien. Ignorer ces réalités, c’est s’ancrer dans un déni dont le pays ne peut plus se permettre le luxe. L’histoire, en effet, ne chuchote pas mais crie à ceux qui dirigent aujourd’hui le Niger. Elle exhorte à l’action, l’urgence de la situation le commande, et met en garde contre les dangers de l’inaction. Comme le souligne l’adage populaire, il n’est jamais trop tard pour bien faire. Ainsi, le CNSP doit saisir cette opportunité, écouter les voix de l’expérience, et entamer un dialogue constructif. Après tout, l’avenir d’un pays n’attend pas.