Le président du CNSP, le général Tiani a signé lundi 20 novembre 2023, un décret portant nomination des membres du bureau de la Commission de lutte contre la délinquance économique, financière et fiscale (COLDEFF). Au terme de ce décret, le colonel Abdoul Walid Djibo est nommé président et M. Issoufou Yacouba, magistrat à la cour d’appel de Niamey, est nommé vice-président. Cette configuration hiérarchique, où un militaire préside sur un magistrat au sein d’un organe juridictionnel, est non seulement incongrue, mais également inquiétante. Elle témoigne d’une inversion des rôles qui risque de miner l’efficacité de la COLDEFF.
Ce décret, loin d’être un acte isolé, s’inscrit dans une série de décisions et de nominations qui soulèvent des questions sur la véritable intention du CNSP et de son président. L’ascendance croissante du pouvoir militaire dans des sphères traditionnellement réservées aux civils est un signal alarmant. On pourrait craindre que le président du Conseil consultatif ne soit, lui aussi, issu des rangs militaires, marquant ainsi une militarisation croissante des institutions civiles. Cette décision est un pas dans la mauvaise direction. Elle évoque des pratiques d’un autre temps, où la main de fer militaire primait sur le délicat équilibre des pouvoirs.