Le PNDS-Tarayya se trouve aujourd’hui à un carrefour périlleux, ébranlé par les turbulences internes et le coup d’Etat du CNSP du 26 juillet 2023. Le parti, affaibli et divisé, flotte dans les eaux troubles de l’incertitude. La réalité amère de ses récentes victoires électorales, entachées de fraudes et de contestations, dépeint un tableau d’un parti politique en proie à une crise existentielle profonde.
Né dans la clandestinité, sous le régime d’exception du Général Seyni Kounthé, le parti s’est rapidement placé sous l’étendard d’une démocratie libérale, tout en brandissant un label socialiste devenu aujourd’hui plus décoratif qu’effectif. Cette dichotomie idéologique a non seulement désorienté ses sympathisants mais a également sapé la vigueur militante de ses militants les plus idéalistes.
Le PNDS-Tarayya, sous la houlette de Mahamadou Issoufou, a navigué dans des eaux troubles, oscillant entre un nationalisme de convenance et un pragmatisme politique marqué par un alignement sur des intérêts étrangers. La réalité têtue de ses actes trahit une désunion flagrante entre les idéaux du parti et les intérêts personnels de son élite dirigeante. Une élite déconnectée, sinon complice, de l’exploitation de son propre pays.
Cet écart entre le discours et la pratique s’est manifesté dans des décisions controversées, telles que la négation de la présence de bases militaires occidentales sur le sol nigérien. En parallèle, le PNDS-Tarayya a esquissé une tentative avortée de se transformer en un parti-État, une ambition qui s’est heurtée à la réalité d’une croissance sans développement véritable, sans ancrage profond dans la conscience collective.
Aujourd’hui, l’avenir du PNDS-Tarayya reste incertain. Si le parti ne disparaît pas brusquement de la scène politique, il est indéniable qu’il devra subir des mutations significatives pour survivre. Changement de nom, d’idéologie, de leadership – tout est sur la table. Mais il est difficile d’imaginer comment un parti si profondément entaché par ses propres échecs et trahisons pourrait retrouver une place de choix sur l’échiquier politique national. En fin de compte, le PNDS-Tarayya semble condamné à se désintégrer, à s’éteindre inexorablement, victime de ses propres contradictions et de son éloignement des aspirations profondes du peuple nigérien.