Au Niger, la création de la Commission de lutte contre la délinquance économique, financière et fiscale (COLDEFF) marque un moment décisif dans la guerre acharnée contre la corruption et l’impunité. Avec un bureau désormais constitué, la COLDEFF s’apprête à plonger dans le vif du sujet, armée d’une détermination sans faille.
Le passage de témoin s’effectue avec une urgence palpable. Soixante-douze (72) rapports d’enquête, hérités de la défunte Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA), seront incessamment transmis à la COLDEFF. De ces dossiers brûlants, seize (16) ont déjà été bouclés, prêts pour des actions judiciaires, tandis que cinquante-six (56) autres sont encore en cours de traitement, promettant de nouvelles révélations.
Cette transition n’est pas un simple changement de garde. Les autorités, dans une démarche proactive, ont ordonné que les dossiers contentieux de la Direction Générale des Impôts (DGI) et de la Direction Générale de la Douane (DGD) soient également confiés aux mains expertes de la COLDEFF. Ce geste témoigne de la volonté des autorités de ne laisser aucun recoin de l’administration à l’abri de scrutins rigoureux.
La COLDEFF ne s’arrête pas là. Elle envisage une collaboration étroite avec l’Inspection Générale d’État (IGE), un partenariat stratégique pour un traitement adéquat de rapports d’inspection jusqu’ici négligés. Ces inspections diligentées sous Bazoum Mohamed, le président déchu, couvrant des domaines aussi divers que la Présidence de la République, le ministère de l’Équipement, et celui de la Santé publique, incluent également l’audit du sommet de l’UA-2019, etc. Ils représentent un trésor d’informations, révélant des actes répréhensibles d’une gravité notable sous la gestion de l’ex-président Mahamadou Issoufou, des actes qui, jusqu’à présent, n’ont pas reçu l’attention judiciaire qu’ils méritent.
La mission de la COLDEFF dépasse la simple poursuite des coupables. Elle incarne une aspiration à une gouvernance plus propre, un rêve de justice dans un pays longtemps hanté par les spectres de la corruption et de l’impunité. Avec l’entrée en scène de la COLDEFF, le Niger semble finalement prêt à tourner la page sur ces chapitres sombres, ouvrant un nouveau chapitre où la loi et l’ordre prévalent, où chaque acte de corruption est non seulement décelé mais aussi impitoyablement poursuivi. Un avenir où la transparence n’est pas juste un idéal, mais une réalité tangible.