La visite du général Abdourahamane Tiani à Bamako, prévue pour ce jeudi 23 novembre 2023, marque son premier déplacement à l’étranger depuis le putsch du 26 juillet 2023 qui a renversé le président Bazoum Mohamed. Ce voyage revêt une symbolique forte, tant dans le contexte régional que dans la dynamique des relations interafricaines.
La destination choisie par le général Tiani pour sa première sortie à l’étranger n’est pas fortuite. Bamako, sous la houlette d’Assimi Goïta, lui-même arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 2020, représente un choix stratégique. Cette visite peut être perçue comme un signe de solidarité entre les dirigeants issus de coups de force, un geste qui pourrait signaler la formation d’une nouvelle dynamique au sein de l’espace politique ouest-africain, souvent agité par des turbulences politiques.
En choisissant le Mali pour sa première visite officielle, le général Tiani semble vouloir s’inscrire dans une logique de coopération avec des pays partageant une expérience politique similaire. Cela pourrait indiquer un désir de renforcer les liens avec les voisins partageant des défis communs, notamment en matière de sécurité. Les questions de lutte contre le terrorisme, de gestion des crises politiques pourraient être au cœur des discussions entre les deux chefs d’Etat.
Par ailleurs, cette visite est également un message fort adressé à la communauté internationale. Elle peut être interprétée comme un acte d’affirmation de souveraineté et un moyen pour le général Tiani de montrer qu’il est un acteur incontournable sur la scène régionale, capable de mener des dialogues stratégiques malgré l’isolement du Niger imposé par des sanctions internationales.
Il est toutefois crucial de considérer l’impact de cette visite sur les populations des deux pays. Alors que les coups d’État sont souvent accompagnés de promesses de changement et de progrès, les attentes des citoyens restent fortes en matière de stabilité, de démocratie et de développement économique. Les décisions et les alliances formées lors de telles rencontres doivent être évaluées à l’aune de leur capacité à répondre à ces aspirations légitimes.
En définitive, la rencontre entre le général Tiani et son homologue malien à Bamako est plus qu’un simple rendez-vous diplomatique. Elle constitue un jalon important dans la configuration politique des Etats de l’Alliance du Sahel (AES), signalant peut-être un nouveau chapitre dans la gestion des transitions politiques dans la région.