Le 23 novembre 2023 restera une date marquante dans l’histoire du Sahel, symbolisant le début d’une ère nouvelle de diplomatie et de coopération régionale. Ce jour-là, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, a entamé une visite historique à Bamako et Ouagadougou. Son périple, le premier depuis son ascension au pouvoir, s’inscrit comme un jalon stratégique pour le Niger et pour l’ensemble de la région sahélienne.
Cette tournée, au-delà de son caractère protocolaire, revêt une importance capitale. Elle témoigne d’une volonté ferme de raffermir les liens entre les États du Sahel, une région souvent malmenée par des crises et des pressions extérieures. La rencontre du général Tiani avec ses homologues Assimi Goïta du Mali et Ibrahim Traoré du Burkina Faso, tous arrivés au pouvoir dans des circonstances similaires, marque une solidarité significative. Ensemble, ils forment un front uni, illustrant une résistance commune aux critiques et aux ingérences perçues, défendant la souveraineté et l’autodétermination de leurs nations.
Au cœur de cette solidarité, l’« Alliance des États du Sahel » (AES) se profile comme un pivot central de cette nouvelle dynamique régionale. Cette alliance, qui vise à protéger la souveraineté et l’intégrité territoriale des Etats membres, envisage aussi de tisser des liens économiques plus forts, essentiels pour la stabilité et le développement de la région. Face à des défis sécuritaires et économiques étroitement liés, l’AES se positionne comme un rempart et un moteur de progrès.
La tournée de Tiani à Bamako et Ouagadougou incarne donc un engagement profond vers une solidarité régionale, face aux défis communs du Sahel. Elle symbolise une quête d’autonomie dans la gestion des crises régionales et un désir d’indépendance dans les choix de développement économique et politique. Ce message fort, adressé à la communauté internationale, souligne la capacité et la volonté des nations du Sahel de forger leur propre destin.
Cependant, cette initiative ambitieuse n’est pas sans défis. La réussite de l’AES dépendra de la capacité des États membres à harmoniser leurs aspirations régionales avec les besoins et attentes de leurs populations. Le développement économique et la stabilité politique restent les pierres angulaires de cette entreprise. La tournée du Général Tiani, au-delà de sa portée diplomatique, est un signal d’espoir pour un Sahel uni, résilient et maître de son avenir.