Les sanctions illégales et sauvages imposées depuis le 30 juillet 2023 à notre pays par la Conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO, en représailles à l’éviction du président Bazoum Mohamed du pouvoir par l’armée nigérienne commencent à être mal perçues par des organes de l’institution sous régionale. Réuni mardi 22 novembre 2023 à Abuja, capitale fédérale du Nigéria, le parlement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a lancé un appel pressant aux chefs d’Etats membres pour la levée des sanctions qui affectent durement les populations nigériennes, sans pour autant apporter un quelconque ‘’progrès significatif’’ en termes de résolution de la crise.
‘’Le peuple nigérien souhaite être soulagé des difficultés économiques et des défis humanitaires provoqués par l’interdiction des relations commerciales et le gel des comptes du pays dans les banques centrales régionales par les chefs d’Etats de l’organisation’’, a déclaré le parlement de la CEDEAO dans son appel.
Lors d’un face à face avec les médias après la séance d’ouverture de la session parlementaire, le chef du Sénat nigérian, membre du parlement de la CEDEAO, a souligné les souffrances dont sont victimes les populations ‘’y compris les Nigérians de la frontière’’.
‘’Il s’agit d’un appel aux chefs d’Etats de la CEDEAO pour qu’ils prennent en compte la situation humanitaire et résolvent l’impasse politique au Niger’’, a affirmé, Ali Ndume, président du Sénat nigérian.
Pas moins 7 Etats du nord Nigéria frontaliers avec le Niger, à savoir Borno, Yobé, Kano, Katsina, Sokoto, Zamfara et Kebbi, subissent de plein fouet les répercussions des sanctions imposées au Niger par la CEDEAO. Les populations béninoises ne sont pas en reste, l’économie de ce pays étant fortement tributaire des échanges avec le Niger.
Ndume a exhorté les chefs d’Etats à intensifier leurs efforts en vue de surmonter l’impasse, leur demandant de lever d’abord les sanctions par l’ouverture des frontières. Cet appel du parlement de la CEDEAO sera-t-il entendu et examiné, à l’occasion de la session extraordinaire des chefs d’Etats prévu le 8 décembre prochain, selon des sources non officielles ? Rien n’est moins sûr !
La seule certitude, c’est que la question sera débattue lors de la rencontre, parce qu’elle tient à cœur l’Union africaine (UA), qui a appelé récemment aussi à un assouplissement des sanctions et la désignation d’un émissaire spécial en vue d’une résolution rapide de la situation d’isolement dans laquelle se trouve notre pays.