Après la CEDEAO, qui a mis en place un comité de quatre chefs d’Etat pour engager le dialogue avec le CNSP en vue de convenir d’une feuille de route pour une transition de courte durée, c’est au tour des Etats-Unis de mettre la même question sur la table pour une éventuelle reprise de leur coopération avec le Niger. En visite à Niamey, la secrétaire d’État adjointe américaine aux Affaires africaines, Molly Phee, a souligné que les autorités militaires nigériennes doivent annoncer « un délai pour une transition rapide et crédible » devant déboucher sur «un gouvernement démocrati-quement élu ». On le sait déjà, le CNSP propose une période de transition de trois ans maximum, dont la durée sera fixée par « un dialogue national », avant le retour au pouvoir des civils. Une proposition qui n’agrée pas la CEDEAO et les Etats-Unis.
Mais c’est aux Nigériens qu’il appartiendrait de décider de la durée de la transition. La légitimité appartient au peuple. Et le peuple nigérien n’a pas d’injonction à recevoir de la CEDEAO, elle qui a décidé de lui couper vivres et médicaments. Elle est mal placée pour nous parler de la durée de la transition. Par ailleurs, dans leur quête d’un Niger nouveau, refondé, les Nigériens veulent d’un vrai changement politique. Les maux qui ont conduit aux événements du 26 juillet étant connus de tous, il faudrait que dans le cadre du « dialogue national », l’on puisse s’attarder en termes de réflexion, d’imagination, sur des mécanismes novateurs à même d’éviter au Niger un retour à la case départ. Dans le cadre de la nouvelle vision, il faudrait élaborer une nouvelle Constitution, un fichier électoral véritablement biométrique, aller à une CENI véritablement indépendante et impartiale, plancher sur la charte des partis politiques, etc. « Le dialogue national » doit prendre le temps nécessaire pour réorganiser l’Etat.