La caractéristique dominante du PNDS-Tarayya, le parti du président déchu Mohamed Bazoum, a été la mal gouvernance. Douze (12) ans durant, ce parti a amplifié toutes les tares : affairisme, corruption, sauvegarde des intérêts étrangers, détournement de deniers publics, népotisme, élections truquées, etc. Toutes choses qui ont perverti la démocratie au Niger. Tout naturellement, le coup d’Etat militaire intervenu le 26 juillet 2023 a été applaudi et soutenu par le peuple nigérien dans son écrasante majorité. Mais, aujourd’hui, une question taraude les Nigériens : où va le Niger ? Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) ne semble pas apporter de réponse à cette interrogation. La convocation d’un « dialogue inclusif » annoncée le 19 août 2023 par le général Abdourahamane Tiani, président du CNSP, chef de l’Etat, se fait toujours attendre.
En l’absence d’un acte officiel instituant ce dialogue, on ne saurait donc parler de sa durée, des résultats attendus, de comité préparatoire. Pour ce qui est des participants, le dévolu semble être jeté sur cinq (5) composantes de la Nation dont la Chefferie traditionnelle, les Ulémas et la Jeunesse. Les partis politiques, dont les militaires avaient annoncé la suspension des activités depuis le 27 juillet 2023, ont été exclus des consultations régionales, présentées comme le prélude au « dialogue inclusif ». Mais pouvait-on dans ces conditions parler d’inclusivité du dialogue à venir ? La tenue de ces consultations régionales suscite d’ailleurs beaucoup d’interrogations. Sur quelles bases les comités préparatoires régionaux ont-ils été mis en place ? Quels sont les résultats de ces consultations régionales ? Ont-ils été consensuels ? Ont-ils fait une place de choix à des préoccupations telles que la justice, l’inclusion, le respect de nos diversités dans tous les domaines et le respect des droits fondamentaux des citoyens ?
Lors de son récent déplacement à Agadez, le Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine avait rencontré le comité préparatoire au « dialogue inclusif » de cette région, lequel lui avait présenté les résultats de ses travaux. A cette occasion, des participants ont dénoncé ledit comité pour avoir omis certaines de leurs propositions. Quel crédit accorder dès lors aux résultats obtenus ? Déjà, dès le départ, la composition même du comité régional avait soulevé des interrogations quant à la partialité de certains de ses membres. Les manquements dénoncés ont-ils été pris en compte et corrigés ? Chaque région a produit un rapport de synthèse de ses consultations. Et les différents rapports ont été soumis à un comité d’experts réuni à Tahoua pour analyse et amendements.