En ces temps de crise économique inédite, où le Niger subit de plein fouet les conséquences des sanctions financières et commerciales imposées par la CEDEAO et l’UEMOA au lendemain du putsch du CNSP du 26 juillet 2023, la décision des autorités de transition de verser des pensions parlementaires aux ex-députés, à des figures politiques telles que Hama Amadou, Mahamane Ousmane, Bazoum Mohamed et bien d’autres, suscite une profonde indignation.
Cette décision est d’autant plus choquante lorsqu’on la mesure à l’aune de la situation actuelle. Alors que le pays est plongé dans une crise sans précédent, avec des enjeux vitaux tels que la sécurité alimentaire, la santé publique et l’éducation qui requièrent une attention urgente, l’allocation de ressources financières pour rémunérer d’anciens membres d’une Assemblée nationale désormais dissoute relève d’une incongruité flagrante. Cette démarche soulève des questions cruciales sur les priorités et l’intégrité de ceux qui sont censés conduire le pays vers un avenir meilleur.
Quant aux ex-députés, leur acceptation des paiements des pensions en ces moments de détresse nationale, sonne comme un acte d’indifférence voire de mépris envers les souffrances de leurs concitoyens. Leur silence, voire leur consentement tacite, à cette distribution irresponsable de ressources critiques, est une démonstration de leur cupidité et de leur déconnexion totale avec les réalités du pays. En acceptant cet argent, ils ne font que renforcer l’image d’une classe politique égoïste, préoccupée par ses propres intérêts plutôt que par le bien-être du peuple.
Ce comportement des autorités et des anciens législateurs est non seulement décevant, mais il révèle également une fracture profonde entre les gouvernants et les gouvernés. Il illustre non seulement un manque de jugement moral, mais aussi une trahison des valeurs d’équité et de responsabilité. Cette manière de procéder, à la fois injuste et inopportune, érode davantage la confiance en les institutions et en ceux qui les dirigent.
Face à ces agissements, il est impératif de rappeler aux autorités de transition que leur devoir premier est de servir l’intérêt général, surtout en période de crise. Elles doivent donc reconsidérer immédiatement leurs priorités et s’alignent sur les besoins réels de la nation. Ne pas le faire serait une faute morale et politique.