Les investigations sur la récente saisie d’une importante quantité en provenance du Niger à l’aéroport d’Addis-Abeba, connaissent une évolution ces dernières 48 heures.
Elles ont, en effet, donné lieu ces jours-ci à Niamey à une vague d’arrestations de commerçants spécialisés dans la vente à l’export de l’or. Plusieurs commerçants du métal précieux dont le nombre exact n’est pas connu sont privés de leur liberté et leurs boutiques et domiciles perquisitionnés.
Le plus inquiétant dans l’affaire, c’est que l’on ignore où ils sont détenus et dans quelles conditions jusqu’à ce mercredi 24 janvier 2024, selon le Secrétaire général (SG) du syndicat national des artisans miniers (Synami).
‘’Nous avons saisi le président de la Chambre du Commerce de l’affaire, celui-ci a nous mis en contact avec le patron de la Police de la ville de Niamey. Nous étions ce mercredi 24 janvier 2024 encore dans les locaux du Commissariat Central pour chercher à savoir où ils sont détenus sans succès’’, déclare le SG, précisant que les commerçants d’or à l’export agréés ont aussi leur propre structure syndicale.
Les commerçants d’or arrêtés seraient-ils détenus dans les locaux de la Direction générale de la documentation et la sécurité extérieure de l’Etat (DGDSE), sans aucun contact avec leurs proches, comme cela avait été le cas dans certaines affaires sous la transition du CNSP ? La question reste posée.
La privation de liberté dont ils sont victimes a-t-il un lien direct avec le trafic présumé d’or découvert à l’aéroport international de Niamey, qui a provoqué le remplacement systématique de tout le personnel paramilitaire chargé de l’assurance et la sécurisation des activités aéroportuaires ?
Si c’est le cas, que leur reproche-t-on exactement dans cette scabreuse affaire de trafic d’or entourée d’un mystère épais ? ‘’Pour la commercialisation de l’or à l’export, il faut une autorisation annuelle renouvelable, dûment délivrée par les services compétents du ministère des Mines’’, explique le responsable syndical. Seraient-ils inquiétés pour violation des lois en vigueur ?
Les investigations en cours pour faire la lumière sur l’affaire permettront de le savoir dans les prochains jours. En attendant, le ministère du Pétrole et des Mines a instruit ‘’les directeurs centraux et déconcentrés de l’administration’’ de suspendre immédiatement ‘’l’octroi des droits miniers jusqu’à nouvel ordre’’, exigeant ‘’un état des lieux des droits accordés précédemment’’.
Cette mesure qui vise, semble-t-il, ‘’les exploitants semi-mécanisés’’ serait prise par le ministère pour voir clair dans ‘’la gestion opaque du secteur qui fait perdre à l’Etat d’importantes recettes fiscales’’, d’après une source du ministère du Pétrole et des Mines. De ce point de vue, nous sommes d’avis que l’initiative est absolument louable et mérite d’être soutenue.