C’était, plus ou moins attendu, depuis fort longtemps.La CEDEAO, déjà sur la sellette, a franchi le Rubicon, pour sa désinvolture à l’égard du Niger, voulant ainsi l’humilier à la face du monde. Mais, la solidarité agissante des autres partenaires de l’AES, s’est déclenchée aussitôt, c’est donc, les trois pays (Mali, Burkina Faso, Niger) qui se retirent, d’un même élan, de l’organisation moribonde et sans âme.Flashback sur cet évènement.
LA COMMEDIA DELL’ ARTE
La comédie, du moins au théâtre, est destinée à faire rire, mais, dans le cas de celle que la CEDEAO livre aux yeux ébahis des Africains, nous ne savons pas, s’il faut en rire, ou en pleurer (de rage !)
Cet enfantillage est tout, sauf le respect de l’autre, en l’occurrence le Niger (ce qui peut se concevoir, à contre-cœur) de soi-même (ce qui relève du masochisme pur et simple) et de l’image que projette l’homme noir, sur la scène internationale. Viendra ? Ne viendra pas ? Lèvera, ou ne lèvera pas ses sanctions abstruses ? S’excusera du rendez-vousmanqué, ou ne s’excusera pas ? La CEDEAO ressemble, aujourd’hui, de plus en plus, à un bateau ivre, ou à un psychopathe à l’affut d’un mauvais coup. Vous chercherez, en vain, en elle, les séquelles d’une organisation régionale sérieuse, jalouse de ses prérogatives de fer de lance d’une région d’Afrique qui veut performante. Les personnages de la commedia dell’arte ? Oui ! Tout y est. Tinubu-Arlequin, homme inconstant. Talon-Polichinelle, qui ne sait pas tenir sa langue, d’où l’expression secret de Polichinelle. Ouattara-Matamore, conquérant du Sahel avec un seul bataillon. Sall- Le docteur, peu rassurant. Tout le reste, à l’encan…
Quand l’histoire bégaie
Affaiblie par les deux guerres mondiales (14-18 et 39-45), l’Europe a dû céder du terrain, face au réveil brutal des nationalismes, en Afrique notamment.Encouragée en cela, par les deux grandes puissances de l’époque, les USA et l’URSS, qui l’invitèrent à donner leurs indépendances, à leurs colonies. Mais, des impondérables jaillirent aussitôt. Il y eut des combats d’arrière-garde protéiformes, comme la tentative du général De Gaulle, de créer ‘’une Communauté Française’’ à l’instar du Commonwealth. Cependant, la détermination farouche des révolutionnaires comme Sékou Touré, finit par ouvrir une brèche par laquelle s’est engouffrée l’ancienne puissance tutrice pour accorder à des dirigeants africains, présélectionnés, des indépendances purement formelles. Statu quo qui a duré 65 ans et contre lequel s’élèvent aujourd’hui quelques leaders rétifs, focalisés sur une recherche effrénée de leur souveraineté nationale. Comme il y a plus d’un demi-siècle, les dynamiques progressistes sont confrontées aux forces réactionnaires, incarnées par des larbins locaux du néocolonialisme.
Inexorablement, l’Histoire est en marche pour une plus grande émancipation des peuples, de tous horizons. Y compris en interne. Et comme toujours, il est à craindre que cela se passe dans la douleur, la désolation et le sang inutilement versé.
Une projection dans un avenir, plus ou moins lointain, permet de se rendre compte de l’inanité des duperies qui ont cours, dans la mesure ou des mécanismes autorégulateurs de tout corps vivant, ou de toute société, sont d’ores et déjà en œuvre, pour éroder les scories et tendre vers plus d’harmonie à l’échelle du genre humain. Bola Tinubu passera. Macron passera. Le Niger et l’AES, resteront. Se renforceront. C’est dans la logique même des choses. Ainsi, avec un peu d’élévation d’esprit, on sera, à même, d’apercevoir « l’autre côté de la montagne »
Hic et nunc
Ici et maintenant. Que faire, face à la mauvaise foi, puérile de surcroît, des va-t’en guerre de la CEDEAO ? Patrice Talon est revenu à de meilleurs sentiments par rapport à ses anciennes prises de position belliqueuses. Le gaga d’Abidjan, Alassane Dramane Ouattara est devenu brusquement amnésique. Quant à Bola Tinubu et Macky Sall (pasfolles, les guêpes !), il y a bien longtemps qu’ils ont donné leurs langues au chat. Que faire, disions-nous ? Faut-il considérer les gamineries de la CEDEAO, qui invente des prétextes fallacieux pour ne pas se rendre à Niamey, comme un casus belli ? Non ! Trois fois non ! Parce que, plus de la moitié des membres de l’organisation régionale, n’approuve pas l’orientation dictée de l’extérieur. De facto, les directives les plus extravagantes des sanctions ne sont plus suivies. Seules quelques unes ont du mal à être contournées en catimini sur le terrain. Finalement, on se retrouve,sans le dire officiellement, dans une configuration de levée progressive des sanctions. On apprend aussi, chemin faisant, qu’une base militaire Russe, capabled’accueillir 10.000 soldats est en cours d’installation à Bangui (RCA). Par ailleurs, un accord de même nature, est envisagé avec la fédération de Russie et les pays de l’AES. Une voie royale, vers une transition longue dans cet espace, est en train de prendre forme. Ou, à défaut, des chefs militaires se présenteront aux présidentielles post-transition. De quoi donner des sueurs froides à Macron et à Biden.
Maintenant que le pas est franchi, et que les trois (3)pays de l’AES ont déserté la CEDEAO, à Dieu vat.