Dans son élan de lutte contre la délinquance économique, financière et fiscale, la COLDEFF a franchi un pas qui pourrait s’avérer être un saut dans le vide de l’éthique et de la confiance sociale. La création de la ‘’Commission Dénonciation’’, armée d’un numéro vert pour encourager les citoyens à la délation, est non seulement un virage dangereux, mais une véritable plongée dans l’ère de la suspicion généralisée. La délation, autrefois l’apanage des régimes totalitaires, semble désormais être promue comme un outil de gouvernance.
En poussant les citoyens à endosser le rôle d’informateurs, la COLDEFF bafoue la confiance qui devrait régner au sein d’une société saine et ouverte. Ce système, loin de renforcer la justice, risque de créer un climat de peur et de méfiance, où chaque citoyen devient un potentiel délateur. Le risque d’abus est manifeste. Dans une société où les accusations peuvent être portées anonymement, la porte est ouverte à toutes les manipulations. Les règlements de comptes personnels, les vendettas politiques et les calomnies pourraient se draper du manteau de la “dénonciation civique”, pervertissant ainsi la lutte légitime contre la délinquance en un champ de bataille, en une arme de destruction sociale. Cette ‘’Commission Dénonciation’’ foule aux pieds les principes fondamentaux de la justice, notamment la présomption d’innocence et le respect de la vie privée. En faisant fi de ces principes, elle érode la confiance dans le système judiciaire et bafoue l’idée même de justice équitable.
Sur le plan éthique, cette initiative est un désastre. Encourager la surveillance et la dénonciation entre citoyens est un pas dangereux vers une société dystopique, où la solidarité cède la place à la suspicion. La lutte contre la délinquance économique et financière est certes cruciale, mais la méthode adoptée par la COLDEFF avec sa ‘’Commission Dénonciation’’ est contre-productive. Elle risque de détruire l’équilibre social et d’éroder la confiance mutuelle dans la société. Il est impératif de reconsidérer cette initiative désastreuse et d’adopter des méthodes qui respectent les droits fondamentaux et préservent l’éthique morale et sociale. Sinon, nous risquons de nous retrouver dans une société où la peur et la méfiance règnent en maîtres, et où la justice ne sera plus qu’une ombre de ce qu’elle devrait être.