Comment se présente concrètement la situation sécuritaire aujourd’hui dans la région de Tillabéri, côté rive droite du fleuve plus précisément, par où s’effectue le ravitaillement plus ou moins régulier de notre pays en marchandises diversesdepuis la fermeture des frontières béninoise et nigériane édictée par la CEDEAO dans sa batterie de sanctions illégales et sauvages imposées à notre pays, en représailles au putsch militaire qui a évincé le président Bazoum du pouvoir le 26 juillet 2023 ?
Les convois de camions de marchandises à destination de notre pays passent par le Togo pour entrer au Burkina Faso, via Kaya, Dori et Téra, sous forte escorte militaire assurée par les armées burkinabè et nigérienne. C’est ce circuit de ravitaillement compliqué qui a permis à notre pays de vaincrela volonté manifeste de l’organisation communautaire de nous priver de nourriture et de médicaments ainsi que d’autres biens de consommation importées par nos opérateurs économiques.
Durant les premiers mois de l’embargo, l’acheminement des convois de camions jusqu’à Niamey se faisaient sans grand problème, la sécurité étant assurée sur l’axe par des détachements militaires des deux pays.
Et à ce que nous sachions, c’est le même mode opératoire qui est en vigueur jusqu’à présent concernant l’escorte, si l’on s’en tient aux annonces de l’armée nigérienne concernant l’acheminement périodique des convois de marchandises jusqu’à Niamey publiées dans son bulletin résumant les résultats de ses opérations sur les différents théâtres d’intervention dans le pays.
La sensible amélioration de la situation sécuritaire dans la zone est-elle toujours effective ? Le doute est permis au regard de la recrudescence des attaques terroristes contre les populations civiles de la zone ces derniers temps. Le convoyage des camions de marchandises se poursuit-il encore sans incidents liés aux activités des groupes terroristes ?
Le doute est permis sur cette question aussi lorsqu’on apprend,qu’une attaque a été perpétrée, dans la nuit du lundi 19 février au mardi 20 février 2024, contre un convoi de marchandises à destination de Niamey, à une trentaine de km après Téra, par des hommes armés qui ont incendié une quinzaine de camions et les marchandises qu’ils transportaient. Le bilan en termes de pertes en vies humaines n’est pas encore connu, en l’absence d’une communication officielle sur l’attaque. Les chauffeurs et apprentis ont-ils été épargnés ? Nous ne saurons le confirmer ou l’infirmer !
Devant cette situation, des opérateurs économiques qui se plaignent déjà du coût exorbitant de l’acheminement de leurs marchandises par cet axe Togo-Burkina-Niger (les coûts de transport ont été doublés voire triplés) n’excluent pas de jeter l’éponge, si ces attaques armées épisodiques contre les convois de camions perdurent. Pour sûr, les pertes qu’ils subissent sont énormes. Les autorités de transition sont donc interpellées.