Comme vous le savez, une mission de la Douane nigérienne, comprenant également des représentants de la China National Petroleum Corporation (CNPC) et de la West African OilPipeline Company (WAPCO), filiale de la major chinoise etmaître d’ouvrage du pipeline, séjourne depuis le 03 mars à Cotonou dans le cadre de l’opérationnalisation de la station terminale de Sèmé Kraké pour l’exportation du pétrole brut nigérien. Ce mardi 05 mars, la délégation nigérienne, accompagnée par des responsables de la Douane béninoise et l’Ambassadeur du Bénin au Niger, a visité pendant près de sept heures d’horloge cette station terminale où le pétrole brut sera stocké avant son transfert pour le chargement dans un tanker. Trois (3) tankers d’une capacité de 100.000 m3 chacun sont déjà prépositionnés. De la salle de sécurité au quai d’amarrage, en passant par la salle de contrôle et le dispositif en eaux profondes, les visiteurs ont été édifiés sur le fonctionnement des différentes installations par WAPCO, l’exploitant du pipeline. D’après les techniciens de WAPCO, les premières gouttes de pétrole vont échouer dans les cuves de la station terminale dans environ 42 jours, c’est-à-dire vers le 16 avril 2024. Ils ont précisé que l’or noir est déjà injecté dans le pipeline et qu’une fois sur le territoire béninois, il va traverser les deux premières stations au Bénin avant de finir sa course à la station terminale.
Du côté de la Douane béninoise, on se dit prêt à jouer sa partition dans le cadre de ce projet d’exportation du pétrole nigérien. « Le pétrole est un produit qui n’est pas comme les autres marchandises. Et sans la mise en place d’une procédure, il y aura du désordre. Comme ce sont deux Etats, il faut que nous puissions harmoniser les procédures, harmoniser aussi les procédures avec WAPCO. Et mettre en place aussi le cadre institutionnel. Aujourd’hui, au niveau des Douanes béninoises, conformément aux instructions des autorités au plus haut niveau, tout est fin prêt et il y a des facilités qui ont été mises en place pour que le travail soit bien fait entre nos deux Etats. » Il faut noter que le pipeline devrait assurer au Bénin 200 emplois permanents et lui rapporter plus de 300 milliards de francs CFA de recettes fiscales sur 20 ans.
Avec une modeste production de 20.000 barils par jour, le Niger est devenu un producteur de pétrole en 2011. Ce pétroleextrait par la CNPC est jusqu’ici acheminé par des pipelines jusqu’à Zinder où il est raffiné. Avec l’effondrement des revenus tirés de l’uranium, le Niger mise sur l’or noir pour doper son budget. Dès cette année, la production pétrolière sera portée à 110.000 barils par jour, sur lesquels 90.000 barils seront exportés. Le pétrole va ainsi « générer le quart du PIB du pays » (plus de 13,6 milliards de dollars en 2020 selon la Banque mondiale) et « à peu près 50 % des recettes fiscales du Niger ». Selon les projections officielles, le Niger produira 200.000 barils par jour en 2026.