Espérons qu’il n4y ait pas un général nordiste comme Ulysse GRANT du côté ennemi et que nos généraux n’aient que peu de points communs avec le général sudiste Lee, qui a capitulé à Appomattox le 9 avril 1865. L’Armée Confédérale Sahélienne est née et suscite des questions légitimes. L’une d’elles, et pas des moindres, est de savoir si la même dynamique ne peut pas inspirer ceux qui se sont ligués contre notre développement. Nous parlons des irrédentistes rebelles qui ont pris les armes, des djihadistes de tous horizons qui agissent, comme à leur habitude, de manière transversale. Et aussi, hélas, des nombreux trafiquants en tous genres, qui pullulent dans ces contrées mal contrôlées.
De l’Alliance à la confédération
Nécessairement, un maillage du septentrion du Mali et du Niger, du point de vue de l’observation, s’impose d’entrée de jeu. Soit par des postes militaires avancés et/ ou des observations satellitaires en permanence. La Chine populaire et la fédération de Russie, les deux puissances les plus avancées dans ce domaine seront-elles réceptives à une telle requête des Sahéliens, sachant à l’avance que les Occidentaux y décèleront une forme de provocation ? Ceux-ci, qu’ils le disent ou pas, soutiennent (nous le savons) ceux d’en face. Pour des raisons obscures reposant sur on ne sait quels critères ou préjugés. Quoi qu’il en soit, l’Inde, la Turquie, le Brésil, des puissances émergentes, disposent elles aussi de moyens sophistiqués d’observation permanente. Peut-être pas, comme l’Oncle Sam, avec des AWACs mais avec des drones de dernière génération, ultraperformants et en assez grand nombre, pour remplir convenablement la mission assignée. Du reste, il n’est pas acceptable aux yeux de la communauté internationale, plus précisément, leur communauté internationale, qu’une puissance se fasse complice avérée des djihadistes, des rebelles et des trafiquants de tout acabit. S’ils envisagent de continuer leurs méfaits, ils devront être très discrets, et par conséquent, seront moins efficients dans leurs opérations en catimini. Au final, le plan ‘’ œil partout ‘’ ne peut connaître un échec. L’option de l’Armée fédérale Sahélienne paraît très robuste et ne peut connaître un échec sur la durée. Quelques escarmouches ici et là, ne sont pas à exclure, mais la mort, inexorablement, des bandits de grands chemins est irrémédiable. Leurs Mentors devront changer leurs fusils d’épaule, et miser plus sur des objectifs de déstabilisation endogènes, genre, contre-coup d’Etat, émeutes, insurrections et autres ficelles largement connues de nos trois stratèges et dont l’Armée fédérale possède déjà la parade. En réalité, les forces armées de ces trois pays militairement coalisés, ont de quoi réduire au silence éternel tous les rétifs et récalcitrants de nos contrées en ébullition, qu’ils aient des Mentors ou pas. Ils sont condamnés, inéluctablement, à plus ou moins brève échéance. Ils feraient peut-être mieux de se recycler dans d’autres activités moins exposées pour l’avenir.
Après l’Armée fédérale ?
Il est inconcevable que la fédération qui est en train de naître se limite uniquement aux forces militaires armées. On ne tardera sans doute pas, dans le même souci de sécurisation mutuelle, à parler de la police fédérale, d’une agence de renseignements extérieurs fédérale et tout le toutim. On le voit bien, le glissement se fait lentement mais sûrement, vers une vraie fédération, à l’image de ce que sont les États-Unis d’Amérique, la fédération de Russie ou du Nigéria. Tout naturellement, le lecteur se demandera si nous avons atteint la masse critique de populations pour espérer décoller économiquement avec ou sans l’appui extérieur, uniquement grâce à nos potentialités endogènes. Nous ne pouvons répondre avec certitude à cette interrogation. Mais, il va sans dire, que si la confédération, et, ultérieurement, la fédération, est suffisamment attractive, d’autres États viendront se fondre en elle créant une dynamique irrésistible d’une future puissance planétaire. On ne peut que l’espérer dans l’état actuel des choses. Avec, cependant, la propension à relever tous les ingrédients qui concourent à cette fin, tant rêvée par les fils de notre continent. Ceux-ci, panafricanistes comme Patrice Lumumba, Kwame Nkrumah, Sekou Touré, Djibo Bakary, Modibo Keita et Thomas Sankara et ceux qui ont pris la relève, ou qui espèrent prendre la relève, comme AssimiGoita, Ibrahim Traoré, Abdourahamane Tiani et bien d’autres encore, pour le moment, guettant le moment propice pour sortir de l’ombre.