De grâce, que l’on cesse de nous rabâcher les oreilles, hic et nunc, avec les concepts aussi oiseux que surannés tels que démocratie, mal gouvernance et libertés fondamentales. Quand cesserons-nous d’ânonner des idées reçues, tronquées, destinées à pervertir notre cheminement discursif, dans le seul but de nous asservir davantage ? Que l’on prône les libertés fondamentales sans associer cette démarche aux besoins fondamentaux, on trahit sans aucun doute son idéologie capitaliste, ancrée sur l’individu et non sur la collectivité, et qui, déjà en soi, est assez déshumanisant.
Pire encore, comment défendre les droits de l’Homme en oubliant, au passage, ceux des peuples ? Bah ! Le libéralisme à outrance n’est pas à une contradiction flagrante près. Quant à la notion de mal gouvernance, même un observateur né de la dernière pluie voit qu’elle distille une relativité et une élasticité sans bornes, tant que le système permet aux riches et dominants de s’enrichir et dominer, et aux pauvres de s’appauvrir et mourir à petits feux. Et le ‘’gros mot ‘’ démocratie nous est asséné à tout propos, et à chaque coin de rue, comme la panacée à tous les maux qui handicapent notre essor économique. Seulement, on n’oublie de nous préciser que bien avant les plébéiens et patriciens Romains, dans l’antiquité grecque, Solon, qui a inventé ce système qu’il a découvert en Afrique, le peuple dont il est question, n’incluait pas le sous-peuple majoritaire, aux droits extrêmement encadrés. Gouvernement du Peuple, pour le Peuple, par le Peuple, vous repasserez ! Il est clair que la démocratie que l’on veut nous fourguer, est un cheval de Troie, dans lequel sont dissimulés, tous les ressorts qui permettront au Capital (et donc à l’Occident) de continuer de dominer et de maintenir nos pays à la périphérie du développement. Cette démocratie électoraliste est le pire des malheurs que nous puissions connaître, tant que nous ne sommes pas en mesure de nous débarrasser de ces chimères.
Droits et devoirs du CNSP
De manière assez réductrice, il faut le dire, certains de nos compatriotes ne concèdent aux prétoriens aux commandes de l’Etat qu’un rôle de courte transition, sans aucun bouleversement au plan social et politique. Ils ont tiré les marrons du feu pour que des civils puissent, ultérieurement, s’en repaître. C’est la norme observée sous tous les cieux , depuis la nuit des temps. Seulement, les temps ont changé, les bidasses sont aujourd’hui des citoyens aussi instruits que leurs autres compatriotes. Et tout naturellement, à bas bruit, ils revendiquent les mêmes droits que tous les citoyens de ce pays, à savoir entre autres, être éligible à toutes les fonctions électives . Ils ne mettent même pas en avant le fait qu’ils ont payé le prix fort pour assurer la sécurité de tous. Ils ont perdu beaucoup des leurs, en assumant leur devoir. L’apophtegme sur lequel tout le monde s’accorde, c’est qu’il n’y a pas de devoir sans droit et inversement, pas de droit sans devoir. Plus on a des devoirs et plus on a des droits. C’est dans la tessiture même du contrat social initial. Ce principe admis, il faut reconnaître que le Peuple (dans le sens du plus grand nombre) en prenant faits et causes sans équivoque, pour Tiani et ses camarades, dans leur revendication de souveraineté, le Peuple, disions-nous, de facto, leur assignait la mission de persévérer, leur imposait un devoir. Contre quel droit ?
Peut-on dire aux prétoriens, tenez bon sur ce front, et surtout pas de reculade, sans leur en donner tous les moyens ? Lesquels, diriez-vous ? Le droit au tâtonnement dans la gouvernance, puisqu’ils sont néophytes. Bien évidemment aussi, le temps de construire les fondations robustes pour assurer cette mission, en quelque sorte, exigée par le Peuple lui-même. Sommes-nous prêts à aller jusqu’au bout de notre propre logique ? Ou, sommes-nous, en train de gesticuler simplement comme de coutume ? Nous ne pouvons pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Il faut se le dire.
Le blanc-seing impossible
La Confiance n’exclut pas le contrôle. Les généraux, têtes pensantes du CNSP, ont à ce jour la confiance totale, d’une majorité inébranlable de nos compatriotes. Confiance, il faut le souligner, qui tend à s’éroder de jour en jour, du fait des actions erratiques décelées ici et là. Mais, pour le moment, et pour un temps encore notable, nos prétoriens peuvent se prélasser dans leur zone de confort. En n’oubliant pas une seule seconde que si cela est effective, c’est seulement grâce au soutien sans faille du plus grand nombre. Et subséquemment, ils sont sous le regard scrutateur de ce même partisan. Le CNSP, ne peut en aucun cas, négliger le ressenti de nos compatriotes. Pour en être informé, il lui suffit simplement d’enlever toute entrave à la liberté de parole de tous les leaders d’opinion, et autres directeurs de conscience, à commencer par les journalistes et les politiciens de tous horizons. Cela comporte sans doute des risques mais, comme on le dit il n’y a « pas de rose sans épines ». Le peuple est en état d’alerte permanent. Prêt à enfourcher son cheval de bataille à la moindre alarme. Il est et reste sur le qui-vive…