Le 31 octobre 2022, le sultan de Dosso, Maidanda Seydou Djermakoye, s’est éteint à l’âge de 99 ans. Il a été inhumé le 03 novembre dans l’enceinte du palais royal. Il avait accédé au trône comme chef de province en octobre 2000 avant que ladite chefferie ne soit érigée en Sultanat. Le Djermakoye est une autorité coutumière respectée, influente au sein de sa communauté et très écoutée par l’Administration. Mais depuis le décès de Maïdanda, et la déclaration officielle de la vacance du poste du Sultan qui a suivi, Dosso est toujours dans l’attente d’un nouveau chef traditionnel. Le 26 décembre 2022, il est enregistré par le Ministère de l’Intérieur quarante et six (46) candidats au trône.
Après les enquêtes de moralité de la gendarmerie, cette liste sera réduite à dix et sept (17) noms, par arrêté ministériel en date du vendredi 14 juillet 2023. Mais les candidats recalés vont donner de la voix, estimant ne pas comprendre les raisons du rejet de leurs candidatures respectives. Par ailleurs, l’ensemble des candidats en lice exigent que la rotation à la tête de la chefferie de Dosso se fasse désormais par élection et non par nomination par le Ministre de l’Intérieur comme c’était les cas auparavant, et ce depuis 1902. Satisfaire à cette exigence reviendrait à se conformer aux dispositions de l’ordonnance 93 – 28 du 30 mars 1993 portant statut général de la chefferie traditionnelle en République du Niger, complétée par la loi 2015 – 01 du 13 janvier 2015, qui stipulent notamment que “les chefs coutumiers sont élus par un collège électoral au scrutin majoritaire uninominal.”
Pour la petite histoire, il faut savoir que c’est au 12 ème siècle de notre ère que des descendants de Zabarkan appelés Sabiriou Sabirantché et des descendants de Mali Béro, les Kallé, ont décidé de cohabiter au pied d’une colline appelée ‘’Tullua’’. Le petit regroupement communautaire deviendra plus tard Dosso, nom tiré d’un arbre appelé ‘’Dosso Gna’’ ou Néré en français. Sur la base d’un pacte, les Sabiri, bien que premiers venus sur le site, laissent la chefferie aux Kallé et gardent pour contre les terres. Depuis cette époque, la chefferie a toujours tourné entre les Kallé des quartiers Dosso Béri, Sirimbèye, Oudounkoukou, Mandjé Koara, Fada et Koara Tadji, et ce, jusqu’au 19e chef de province élu de Dosso, ZarmakoyeAttikou. Mais ce dernier, hostile à la pénétration coloniale française, est débarqué de son trône en 1902 pour être remplacé par un nouveau chef nommé en la personne d’Aouta Kossom du quartier Sirimbèye. Depuis lors, on accédait à la chefferie de Dosso par simple nomination gouvernementale. Ce que les ayants droits contestent aujourd’hui depuis le décès du Sultan Maïdanda Seydou Djermakoye. Mais le Ministère de l’Intérieur semble camper sur le statu quo ante. D’où le blocage dans la désignation d’un nouveau Sultan pour Dosso. Affaire à suivre…