Le hameau de Diblo, dans le département de Téra, est en train de se vider de sa population depuis ce mardi 16 avril 2024 sous la pression des groupes terroristes opérant dans la région. Ce mouvement de fuite massive est consécutif à l’assassinat de plusieurs villageois par des assaillants armés à motos qui ont pris d’assaut la localité, lundi 15 avril vers 17 heures, tirant sans discernement sur tout ce qui bougeait.
Selon un natif de la localité, ‘’les assaillants armés sont arrivés en trombe dans le village aux guidons de plusieurs motos, lundi 15 avril vers 17 heures, pour ouvrir le feu sans sommation et sans discernement sur tout ce qui bougeait. Le bilan provisoire de la fusillade nourrie fait état de 13 morts et un blessé, atteint à l’épaule par une balle et évacué au centre hospitalier de Téra, quand l’accalmie est revenue’’.
‘’Il s’agit d’un bilan provisoire parce qu’il y a encore des villageois qui n’ont pas encore répondu présents à l’appel ce matin ’’, a déclaré-t-il au téléphone, indiquant que certaines personnes, désorientées par l’effet de surprise, ont pris la direction de la brousse.
Des éléments du détachement de la gendarmerie de Téra, en compagnie du chef de village qui est parti signaler l’attaque, se sont transportés le mardi matinà Diblo pour voir les corps des victimes et établir le procès-verbal, avant leur inhumation sur place, a appris Efe. Cette attaque meurtrière qui a visé le village n’est pas véritablement surprenante, à en croire la source.
‘’Les assaillants armés, qui ont perpétré ce massacre, sont venus dans le village quelques jours avant la fête de Ramadan pour lancer un ultimatum aux habitants de quitter leur terroir, faute de quoiils reviendront pour les y contraindre. Et ils ont emporté tout le cheptel du village au moment de leur repli en direction de leurs bases’’, a-t-elle précisé.
‘’Ils ont menacé de revenir après l’ultimatum, les autorités ont été informées de la menace mais n’ont pris aucune disposition pour protéger les populations du village contre cette agression barbare’’, indique-t-il.
‘’Ce massacre pourrait être évité si des dispositions avaient été prises pour protéger le village. L’enlèvement du bétail et l’ultimatum donné aux villageois pour déguerpir ont été déclarés aux autorités régionales mais aucune disposition n’a été prise pour empêcher l’irréparable’’, dit-il.
‘’Devant ce sentiment d’abandon à leur triste sort par les pouvoirs publics, les populations du village n’ont d’autre choix que de quitter après ce massacre, par crainte de nouvelles représailles mortelles’’, a-t-il ajouté. Les localités du département de Téra, sur la rive droite du fleuve Niger, sont exposées depuis un certain temps à une pression tenace des groupes terroristes, occasionnant des morts civils et militaires ainsi que des déplacements massifs de populations, a constaté Efe. Selon les statistiques de l’ONU, entre novembre et décembre 2022, quelque ‘’9449 personnes soit 1711 ménages ont été forcés de se déplacer dans la commune de Téra’’, chassées de leur terroir par les groupes terroristes.