Au Niger, les séquelles de l’embargo économique et financier imposé par la CEDEAO et l’UEMOA sont encore visibles sur le quotidien des ménages à travers l’envolée du coût de la vie. À quand le retour à la normale ?
Apres les événements du 26 juillet 2023, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont imposé au Niger un embargo financier et économique illégale et inhumain. Une mesure pour le moins coercitive. Comme toujours en pareil cas, ce sont les civils qui subissent le plus gros impact de ces sanctions singulièrement dures. Entretemps, pris à la gorge, le gouvernement de Lamine Zeine a été contraint de revoir le budget 2023 à la baisse. Le budget ainsi révisé s’est élevé à 1.981 milliards FCFA contre 3.291 milliards initialement prévus, soit une baisse de 40%. Le 24 février 2024, La CEDEAO « a décidé de lever avec effet immédiat » les plus lourdes sanctions imposées au Niger. Malheureusement, la crise a fait des ravages, des gros. Les ménages nigériens ont vécu dans leur chair ces mois particulièrement éprouvants. L’envolée du coût de la vie a été pour le moins spectaculaire. « De nombreuses pharmacies sont à court de médicaments essentiels, tandis que les denrées alimentaires voient leurs prix flamber et commencent elles aussi à manquer », a rapporté un journaliste au plus fort des sanctions. Le prix du sac de riz a atteint des sommets inédits. Face à l’indignation populaire qui ne cesse de monter, le gouvernement a tenté d’encadrer les prix de cette denrée de grande consommation au Niger. Selon une décision signée par le ministre en charge du commerce ce 21 février 2024, le prix du sac du riz de 25kg pour 5 à 25 % brisure est fixé à 13.500F à Niamey, 13.675F à Dosso, 13.825F à Tahoua, 13.925F à Maradi, 14.000F à Zinder, 14.375F à Diffa ; 14.125F à Agadez et 13.650F à Tillabéry. Dans les faits, rien n’a changé. Les commerçants n’ont pas suivi l’injonction du gouvernement. Le prix du riz n’a point connu de baisse sur ces trois derniers mois. L’opération de ‘’vente de vivres à prix modérés’’ lancée par le gouvernement est loin d’être une solution à la hauteur de la situation. Il en faut beaucoup plus pour faire face à la hausse du coût de la vie au Niger. La fermeture prolongée de la frontière avec le Bénin n’est pas pour arranger les choses. Bien au contraire, cette situation en rajoute au désappointement des foyers nigériens. Les denrées alimentaires qui entrent sur le territoire nigérien (le maïs en particulier) via ce corridor sont désormais hors de prix. Il est clair que les autorités doivent se retrousser les manches. Les Nigériens espèrent un ‘’retour à la normale’’ le plus vite possible, leur pouvoir d’achat a drastiquement baissé. Aux quatre coins du pays, La précarité s’enracine dans tous les ménages.