La question est fondamentale si l’on entend lutter efficacement contre cette pratique.Remarquons que la corruption est un phénomène ancien et répandu.Rien de nouveau sous le soleil.Et au Niger, aujourd’hui ?Plusieurs affaires de corruption font l’objet d’une procédure judiciaire depuis de nombreuses années.Pour une affaire de corruption connue de la justice, combien lui échappent-elle ? Impossible à savoir !L’indice de perception de la corruption au Niger calculée par l’organisation non gouvernementale Transparency International s’est d’ailleurs dégradéeces derniers temps.Et les vertueuses indignations chaque fois qu’un scandale est découvert ne sont pas suffisantes pour enrayer ce processus.La corruption, en effet, n’est pas principalement une affaire de morale. La corruption s’explique d’abord par des facteurs institutionnels. La qualité des institutions, est un élément essentiel d’une faible corruption.Si l’État est mal organisé, si les règles de droit sont incertaines et peu respectées, si le système judiciaire est peu efficient et partial,alors la corruption a toutes les chances d’être très élevée.En outre, si de multiples autorisations deviennent nécessaires pour entreprendre quoi que ce soit, les tentations d’obtenir des passe-droits par la corruption seront d’autant plus élevées.Il convient donc de trouver un juste équilibre sur le plan institutionnel, avec un État efficace et respectueux de l’état de droit.
Et puis, il y a aussi des causes économiques à la corruption et elles sont importantes. D’abord le salaire des fonctionnaires : si les fonctionnaires sont mal payés, ils vont être tentés de monnayer leurs «services». Bien rémunérer donc les fonctionnaires est un élément essentiel pour minimiser la corruption. Comme on le voit, pour se sortir de «l’enfer de la corruption», quelques réformes sont donc nécessaires.
Mais les régnants le veulent-ils ? Surtout quand on sait que sous nos tropiques, ce sont ceux qui sont censés lutter contre la corruption qui la pratiquent le plus.