Les expressions « y’a qu’à, faut qu’on » font partie de ces formules que nous utilisons à longueur de journée sans nous en rendre compte. Le pays va mal, y’a qu’à changer de gouvernement. L’école publique n’est plus performante, faut qu’on réinvente les méthodes d’enseignement. Les adeptes du « y’a qu’à, faut qu’on » ont la solution à tous les problèmes, tous les défis. Ils ne se remettent jamais en question et dictent ce qui doit être fait selon eux. Il est clair que le « y’a qu’à, faut qu’on » est le refuge des individus qui aiment se « défausser sur les autres ou à se faire valoir à leur détriment. »
Nous sommes tous passés par cette case, nous y avons recours constamment. Nous sommes enclins à croire que l’élite politique est indigne de notre confiance car corrompue jusqu’à la moelle. Y’a qu’à les balayer pour que notre société se porte mieux. Combien de fois avons-nous émis une telle idée ? C’est une sentence qui nous vient à la bouche tous les jours. Il est bien facile de vouer aux gémonies nos dirigeants pour nous donner bonne conscience. Faut qu’on repense la démocratie, faut qu’on se donne le gouvernement idéal. Ces ‘’réflexions’’ trop faciles ne nous quittent jamais, pour ainsi dire. Nous adorons réinventer le monde à coup de « y’a qu’à, faut qu’on ». Cette fâcheuse propension à simplifier les solutions à nos problèmes est commune à tous les Africains. Ne nous voilons pas la face, c’est sur le continent noir qu’on trouve le plus grand nombre d’adeptes du « y’a qu’à, faut qu’on ». Au début des années 1990, les pays d’Afrique francophone ont été secoués par les vagues du « faut qu’on mette fin aux régimes dictatoriaux ». Une fois la démocratie installée, ça été le tour du « faut qu’on dégage les politiciens véreux ». Au Niger, le peuple a crié « faut qu’on barre la route au Tazartché ». Aujourd’hui, ce même peuple dit : « y’a qu’à dégager les tarrayistes ». Allez comprendre !