Une fois n’est pas coutume. Cette année encore, la mise en œuvre des programmes d’enseignements connait un sérieux retard dans les établissements scolaires se traduisant par des taux d’exécution faibles dans pratiquement toutes les disciplines. C’est la triste réalité qui s’observe au niveau des lycées et et collèges, une réalité que reconnaît le ministère de l’Education nationale qui impute cela à ‘’une mauvaise gestion du temps scolaire’’.
Laquelle mauvaise gestion du temps est due ‘’par endroit, à une rentrée tardive des classes, des congés anticipés, des absences non justifiées, des vacances précoces, etc.’’, souligne le Secrétaire général du ministère de l’Education nationale, dans un arrêté pris récemment pour fixer les dates de fermeture des classes dans les établissements d’enseignement général public comme privé. ‘’Cette mauvaise gestion du temps scolaire a un effet négatif sur la qualité des enseignements/apprentissages. C’est pourquoi, aucune fermeture des salles de classes pour les grandes vacances ne sera tolérée dans le public comme dans le privé avant le 30 juin pour les classes sans examens et le 15 juillet pour les classes d’examen’’, a instruit Mohamed Zeidane. Il reviendra aux directeurs régionaux de l’Education nationale de prendre les dispositions nécessaires pour l’application stricte de la directive. A l’évidence, le ministère veut rattraper à travers cette mesure le retard accumulé dans la gestion du temps scolaire en vue d’atteindre un taux d’exécution satisfaisant des programmes d’enseignements avant de soumettre les élèves aux évaluations de fin d’année. Ce qui est une bonne chose quand on sait que la baisse du niveau des élèves tant décriée ces dernières décennies est imputable en partie au non bouclage des programmes d’une année à l’autre. Faire passer un élève en classe supérieure ou à un examen de fin année alors qu’il n’a pas bénéficié de l’intégralité des enseignements qui doivent lui être dispensés au niveau inférieur, c’est assurément le faire progresser avec des lacunes qu’il lui est difficile de combler. C’est en cela que la bonne gestion du temps à l’école est très importante. Mais comment y parvenir ? Que faire pour réduire la déperdition de temps due aux grèves intempestives et autres jours fériés que s’octroient les élèves eux-mêmes ces dernières années ? C’est un sujet important qui n’est malheureusement pas abordé dans les réflexions visant à remettre l’école nigérienne sur les rails. Est-ce en raison de sa sensibilité, par crainte de provoquer le courroux les scolaires qui sont fortement syndicalisés aujourd’hui ? Il le faut bien pourtant, si l’on veut réellement crédibiliser l’institution. ‘’On a sifflé !’’ Et les élèves sortent des classes pour prendre le chemin de la maison pour y rester 48 heures voire 72 heures souvent avant de retourner à l’école. Qui a sifflé ? Pour quelles raisons ? Personne ne cherche à connaître l’identité de celui qui a sifflé pour faire sortir ses camarades des classes et pourquoi il l’a fait ? Cette pratique doit cesser, car elle nuit à l’exécution normale des programmes scolaires. Les autorités de l’éducation, les responsables des établissements et les parents d’élèves doivent prendre leurs responsabilités pour mettre terme à cette pratique nuisible pour l’école.