15 mai 2022, Buffalo (États-Unis), une fusillade dans un supermarché a fait une dizaine de morts. L’auteur de l’attaque, Payton Gendron (un suprématiste blanc de 18 ans), a visé un quartier noir défavorisé de cette ville de l’État de New York. Un énième crime raciste au pays de l’Oncle de Sam. Cet acte odieux nous replonge dans la nauséeuse idéologie de la ‘’supériorité raciale’’ et son pendant qui est la théorie du ‘’grand remplacement’’. Cette idée conspirationniste se base sur le fait que certaines politiques d’immigration seraient intentionnellement mises en place pour « remplacer » la population « de souche » d’un pays. Malheureusement, les adeptes du ‘’grand remplacement’’ se font de plus en plus nombreux en Europe et aux États-Unis. Existe-t-il une hiérarchie raciale comme le soutiennent certains milieux ?
Le paléontologue français Yves Coppens a souligné le non-sens scientifique de la notion de race : « nous sommes du même genre, de la même espèce, de la même race », soutient-il. Contrairement aux théories développées par certains scientifiques au 19ème siècle, des recherches récentes ont établi des faits indéniables : « tous les humains sont très proches. Ils sont encore plus proches entre eux que ne le sont les chimpanzés, alors que les humains sont bien plus nombreux. Chacun d’entre nous dispose de la même collection de gènes. Aucune population humaine ne possède exclusivement des gènes propres. Les Homo sapiens forment une seule et même espèce. » Ces preuves scientifiques, aussi solides soient-elles, n’arrivent pas à freiner les déferlantes de haine raciale singulièrement dans les pays développés. Aux États-Unis, les meurtres racistes (parfois à grande échelle) ne datent pas d’aujourd’hui. « C’est l’un des pires déchaînements de violences raciales de l’histoire moderne américaine. Du 31 mai au 1er juin 1921, une meute d’hommes blancs armés ont pillé et brûlé un quartier noir prospère de Tulsa surnommé le ‘’Black Wall Street’’. Selon les estimations, jusqu’à 300 Afro-américains ont été tués lors de ce massacre », rapportent les sources. Un siècle après ce carnage, le racisme reste et demeure l’un des problèmes majeurs des États-Unis.