Le linge sale de famille Maman Abou est désormais sur la place publique. Non point par la volonté des frères et sœurs du défunt Maman Abou, mais par celle de sa dernière ancienne épouse qui veut s’accaparer de tous les biens du défunt par le truchement de jumeaux [deux garçons] qu’elle prétend avoir conçu avec Abou de son vivant. Conciliante au départ, la famille Abdou a décidé de renier carrément la filiation des enfants avec Abou suite à l’initiative de dame Tamo [c’est le nom de la femme] de porter l’affaire devant les tribunaux. De privée, l’affaire est désormais publique et la famille Abou a apparemment décidé de ne plus rien concéder à la dame. Le temps du grand déballage public !
De la réserve à la riposte
Méconnue du grand public depuis le décès de Maman Abou d’un AVC sévère qui aura eu finalement raison de lui, cette affaire d’héritage des biens du défunt était gérée dans le secret familial depuis deux ans. Jusqu’au jour où dame Tamo a décidé de poursuivre en justice le frère cadet du défunt, le Général Mahamadou Abou Tarka, au motif que ce dernier gère de manière cavalière les biens de son ancien époux, et principalement la Nouvelle Imprimerie du Niger (NIN), qui a permis à Abou d’investir dans d’autres secteurs économiques comme l’hôtellerie. Dans l’espoir d’y parvenir, dame Tamo a décidé d’attaquer le Général Tarka, désigné mandataire de la gestion des biens lors d’un conseil de famille dont les actes ont été entérinés devant un juge. Alors que l’affaire est pendante devant la justice, la femme a entrepris subitement de l’ébruiter à travers les réseaux sociaux et des journaux privés pour chercher à ternir l’image du Général Abou. Comme c’est ça qu’elle veut, la famille Abou a aussi décidé de répliquer par les mêmes canaux, à savoir la justice et les médias. Etant dans le dossier, l’ami et avocat de longue date du défunt Abou (depuis 1978) a décidé de briser le silence, en conviant les médias à son cabinet, ce jeudi 4 août, pour parler de la gestion de l’héritage de son défunt ami. Me Soulèye Oumarou, puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’est pas quelqu’un qui mâche ses mots quand il est dans un dossier. Au détour d’une mise au point à l’endroit des journalistes, il a déclaré que ‘’le dossier est arrivé sur la place publique à l’initiative de l’ancienne épouse du défunt Maman Abou, dame Tamo’’ puisqu’il a été porté devant les tribunaux à sa demande. ‘’Nous, nous sommes seulement venus devant les tribunaux pour nous défendre’’, a précisé Me Soulèye. ‘’ C’est une affaire dans laquelle elle met en cause l’intégrité morale du Général Abou qui a été nommé de façon consensuelle comme mandataire des biens des enfants présumés de son propre frère’’, a-t-il ajouté. A partir du moment où elle a considéré que le linge sale doit être étalé sur la place publique, il n’y a plus de retenue, y compris concernant la conception des enfants sur la base de laquelle dame Tamo chercherait coûte que coûte aujourd’hui ‘’à faire main basse’’ sur les biens de Maman Abou.
‘’Chasseuse’’ d’héritage ?
Les explications sur les circonstances de la naissance du jumeau fournies par Me Soulèye sont époustouflantes. ‘’ Maman Abou a épousé dame Tamo en 2010. Il avait 62 ans, elle avait 23 ans. Et auparavant, Abou avait eu d’autres épouses pendant 31 ans avec lesquelles, malgré toutes les tentatives du monde, il n’avait pas pu avoir d’enfants’’, a déclaré Me Soulèye. Etrangement, elle, ‘’de 2010 à 2012, s’est offerte ou disons a offert à Maman Abou deux jumeaux’’, a-t-il constaté. Selon lui, le défunt dans son état paralytique en ce moment ne pouvait pas concevoir d’enfants. ‘’(…) La femme a voulu avoir des bébés par PMA, procréation médicalement assisté. Elle a rencontré un docteur dont nous avons également les pièces dans un cabinet qui organise les PMA. On a fait un prélèvement sur elle, elle a été suivie et au moment où elle est prête, elle est partie se faire inséminer en Espagne parce qu’on trouve encore des cliniques plus ou moins clandestines qui peuvent faire ça. Et elle est revenue à Paris où les pièces d’état civil des enfants ont été établies. Donc les enfants sont fabriqués en Espagne’’, a martelé Me Soulèye, indiquant qu’il n’y a pas de traces de prélèvement de gamètes chez Maman Abou. D’après les dossiers médicaux qui ont été trouvés dans les valises de Maman, ‘’c’est un donneur inconnu qui a donné son sperme pour faire ces enfants’’. Toute la famille Abou est unanime, selon lui, que les enfants ne sont pas conçus par Maman, mais c’est pour juste préserver sa mémoire et la dignité de son ancienne épouse. ‘’Et ils l’ont dit à Maman même’’. Lequel Abou a personnellement admis depuis 2004 qu’il ne peut plus procréer suite à des examens médicaux à l’extérieur. La sérénité a pu être retrouvée au sein de la famille par rapport à la filiation des enfants grâce au concours de Hamid Algabit. Et voici que la dame, qui a abandonné les enfants à l’âge de 6 mois à Maman pour aller se remarier plusieurs fois, estimant qu’elle ne pouvait pas vivre avec un impotent, revient pour réclamer un héritage aujourd’hui.
Similitude avec l’affaire des bébés importés
Pour Me Soulèye Oumarou, les enfants de dame Tamo ne sont des enfants de Maman Abou. ‘’Allons droit au but. Dans l’affaire que vous avez appelé vous-même l’affaire ‘des bébés importés’, tout Niamey disait que les enfants de Maman Abou ne le sont pas. Et aujourd’hui je vous dis, Niamey à raison ! Les enfants de Tamou ne sont pas les enfants de Maman Abou. Nous avons la preuve définitive, mais nous n’allons pas exposer les détails ici ; nous avons le dossier médical et de dame Tamo et celui de Maman Abou’’, a-t-il affirmé. Devant cette révélation, Me Soulèye demande à l’actuel Procureur de s’autosaisir du dossier comme son prédécesseur a eu à le faire dans l’affaire des bébés importés. Autrement, il promet qu’ils vont, eux, le saisir du dossier afin qu’il connaisse le même traitement que celui réservé à celui des bébés importés. Affaire à suivre…