Les syndicats peuvent-ils encore quelque chose dans un contexte où le syndicalisme n’est en bonne santé nulle part ? Avec la grogne des syndicats et des centrales syndicales contre la flambée du coût de la vie au Niger, c’est une question qui a tout son sens aujourd’hui.
En effet, les signaux d’alerte se multiplient pour le syndicalisme nigérien. Les syndicats, les associations, sont pêle-mêle accusés d’être déconnectés des aspirations de leurs militants, d’être préoccupés par leurs seuls intérêts internes, d’avoir un financement opaque…Leur capacité à mobiliser dans la rue et à obtenir des victoires s’érode également, l’un alimentant l’autre. Considérés comme moins légitimes, devenus moins puissants, les syndicats ou les centrales syndicales sont sur une pente de déclin. Pourtant, leur mission reste essentielle. Leur rôle principal est de traduire les mécontentements en revendications cohérentes et de les négocier ensuite avec les pouvoirs publics. De faire un relais, dans la société, entre les citoyens d’en bas et ceux d’en haut. Les syndicats ou les centrales syndicales peuvent-ils rebondir et jouer à nouveau mieux leur rôle ? Ou se feront-ils dépasser par de nouvelles organisations qui, un jour, pourraient apparaître ?
Pour sortir de cette impasse, d’aucuns imaginent d’importants changements de pratiques et de modèle pour retrouver de la vigueur. Mais quel modèle et comment ?
En attendant, les Nigériens font moins confiance aux syndicats ou centrales syndicales pour amener l’Exécutif à reconsidérer l’augmentation du prix du gasoil à la pompe ou à le contraindre à prendre des mesures visant à soutenir le pouvoir d’achat des ménages nigériens, le pouvoir politique ayant rogné leur capacité de mobilisation et de lutte. Ou les syndicats et les centrales syndicales seront-ils capables de reconquérir des Nigériens désorientés et désabusés face au syndicalisme ? L’avenir nous le dira…