Absence de solutions
S’il en a, quelles sont les priorités de Bazoum Mohamed durant son quinquennat ? Dans son discours d’investiture, le chef de l’État s’est donné pour mission de redorer le blason de l’école nigérienne. Il a aussi évoqué les questions de sécurité et de lutte contre la corruption, sans résultats pour le moment. Par contre, c’est à peine s’il a effleuré le versant social des attentes des Nigériens. La pauvreté, les inégalités sociales, la précarité sociale etc., sont des thématiques quasiment inexistantes dans le vocabulaire politique de Bazoum Mohamed. Du moins, il en parle peu, très peu même. « Je m’engage pour les 5 ans à venir à stabiliser le cadre macroéconomique d’une part, et, d’autre part, à transformer le tissu économique en vue de favoriser la réduction drastique de la pauvreté ainsi que la création de nombreux emplois pour les jeunes », a promis le président de la République. Ceci n’est qu’une vague projection. Face aux défis immédiats, tout indique que le chef de l’État est totalement désarmé. La preuve est faite avec la pénurie du diesel suivie de l’augmentation du prix à la pompe de ce carburant.
Le show des seconds couteaux
Après la forte et subite augmentation du prix du gasoil à la pompe, Bazoum Mohamed s’est adonné à une série de rencontres. Le 06 août 2022, il s’est entretenu avec les centrales syndicales et la société civile. Il a remis le couvert le 08 août 2022 avec, cette fois-ci, les syndicats du secteur des transports. Le président de la République s’est échiné à convaincre ses interlocuteurs du bienfondé de la hausse du prix du diesel à la pompe. À en croire les communicants du régime, les transporteurs se sont « engagés à ne pas procéder à une augmentation des tarifs. » Mieux, il est dit qu’un « accord avec le collectif des syndicats des transporteurs marchandises, l’organisation patronale des gares modernes et les associations des consommateurs » a été trouvé. Rien de tout cela ne colle à la réalité. La tarification des transports (voyageurs notamment) a changé. Les prix des produits de grande consommation ne cessent de grimper. Tout indique que la vie chère s’installe profondément et durablement dans notre pays. Entre temps, comme une injure à l’intelligence des Nigériens, des seconds couteaux au service du régime se succèdent sur les plateaux de télévision et autres médias pour justifier l’injustifiable.
Retour à la réalité
Depuis le début de la crise née de l’augmentation du prix du diesel à la pompe, le pouvoir en place n’a de cesse d’annoncer un paquet d’aides pour écarter tout risque de tensions sociales. Mais le gouvernement reste flou sur ses mesures pour lutter contre la flambée des prix. A ce jour, il n’a annoncé aucune aide ni préciser sa nature, ni son ampleur, ni le calendrier. En initiant des ‘’discussions’’ sur des bases bancales (voire fictives), le président de la République et son gouvernement ont posé un pansement sur une jambe en bois, pour reprendre l’expression. Les prétendus accords et les soi-disant mesures d’accompagnent ne sont qu’un leurre. À son retour de vacances, Bazoum Mohamed trouvera la crise comme il l’a laissée : aiguë et profonde. Il faut des mesures fortes, durables et applicables contre la vie chère. Les verbiages, les promesses creuses d’un gouvernement déconnecté de la réalité, ne peuvent soulager des citoyens en proie à une extrême pauvreté.