La rentrée scolaire 2022-2023, c’est pour bientôt ; dans 4 semaines au plus tard pour les élèves du secondaire (lycées et collèges) et en octobre pour ceux du primaire. Si le ministère de l’Education nationale s’en tient à sa programmation de l’année dernière. C’est la nouvelle source de pression tenace sur les parents d’élèves qui doivent faire face à des dépenses incompressibles liées à l’événement. Les frais de scolarité, l’achat des tenues, des fournitures et manuels scolaires et d’autres dépenses annexes comme les frais de récréation et le coût de la corvée journalière du transport des enfants à l’école constituent ces dépenses qui hantent actuellement le sommeil de nombreux parents. Comment faire pour mobiliser la première tranche des frais exigée par les fondateurs des établissements privés d’enseignement général pour permettre aux enfants de reprendre le chemin de l’école le jour J ? Comment faire pour trouver l’argent nécessaire à la confection des tenues, à l’achat des fournitures et manuels et assurer les accessoires ? Comment manœuvrer pour trouver les frais du COGES (Comité d’organisation et de gestion des établissements scolaires) dont le non-versement conduit aujourd’hui à la suspension temporaire d’un élève de l’établissement ? En dehors des frais de scolarité qui concernent exclusivement le privé, tous les autres postes de dépenses touchent aussi les parents qui ont leurs enfants dans le système public de l’enseignement. Lesquels frais de scolarité sont d’ailleurs révisés à la hausse chaque année par certains fondateurs d’écoles, au grand dam des parents d’élèves. ‘’J’ai 4 enfants dans un complexe scolaire privé de la place dont un au primaire. A la remise des bulletins de fin d’année, les responsables de l’établissement ont agrafé une note d’information à leurs bulletins qui renseigne sur les montants à payer cette année, les modalités de paiement, les échéances de versement des tranches restantes ainsi que les fournitures et livres à acheter en fonction des niveaux des enfants’’, a déclaré Ali Ousmane, un parent d’élèves à L’Enquêteur. ‘’Le premier constat que j’ai fait en parcourant une note, c’est l’augmentation des frais de scolarité. Même le niveau que mon enfant du primaire a quitté a augmenté. Et ils exigent le versement de la première tranche avant le 15 septembre prochain’’, fulmine Ousmane. Il est obligé de prendre son mal en patience car il s’agit d’une situation liée à l’incapacité du gouvernement à imposer aux fondateurs d’école une uniformisation des coûts d’inscription, alors même que la rigueur, la qualité de l’enseignement et la stabilité des cours qui font que de nombreux parents inscrivent leurs progénitures dans le privé, sont mises à rude épreuve ces dernières années. Les résultats de nombreuses de ces écoles aux examens de fin d’année scolaire sont là pour l’attester. Les taux de réussite sur le plan national au brevet comme au baccalauréat n’ont pas atteint 30%, et le président Bazoum Mohamed personnellement a exprimé son désarroi devant les taux d’échecs enregistrés ces dernières années, dans son adresse à la nation à l’occasion de la célébration de la date anniversaire de l’indépendance de notre pays le 3 août dernier. Pour le redressement de la barque, il a fait appel à tous les acteurs concernés directement ou indirectement par la question afin qu’ils s’investissent pleinement dans la mission. A un mois de la prochaine rentrée scolaire, nul n’a encore connaissance des dispositions prises en termes d’organisation matérielle et technique par le gouvernement pour son effectivité aux dates fixées.
Tout sur l’excellence
C’est dans ce contexte d’incertitude, de flou artistique, que le ministre de l’Education nationale a fait le déplacement du Lycée d’Excellence de Niamey, samedi 20 août dernier, pour s’enquérir des conditions dans lesquelles vivent et étudient les élèves, la qualité de la formation et recueillir les besoins de l’établissement. Pr. Ibrahim Natatou a notamment évoqué avec les responsables de l’école le relâchement constaté ces dernières années dans la qualité de la formation et a insisté sur la rigueur dans le recrutement des enseignants. ‘’Nous avons demandé à la direction de cet établissement de rehausser le niveau de recrutement en sélectionnant des enseignants très aguerris en matière de pédagogie dans le domaine de l’enseignement’’, a-t-préconisé. ‘’Le programme de la Renaissance acte III a prévu la création d’un deuxième lycée d’excellence à Tessaoua. Il est donc nécessaire de savoir comment celui de Niamey fonctionne, quelles sont les forces et faiblesses pour éviter les erreurs du passé’’, a-t-il ajouté, indiquant que c’est cela qui a motivé d’ailleurs sa visite en prélude à la prochaine rentrée scolaire 2022-2023. La visite du Lycée d’Excellence de Niamey par le ministre Natatou est certes symbolique, mais elle n’est pas anodine. Elle vise à magnifier l’excellence, dans un contexte généralisé de médiocrité, car seuls les enfants très brillants au collège ont accès à cette école créée par le défunt président Baré Maïnassara Ibrahim. Ce rappel est nécessaire sous le règne de ces renaissants qui ont tendance à occulter délibérément l’histoire. Les pensionnaires de ce lycée proviennent des collèges du pays, ils ne sont pas tombés du ciel. Si le président Bazoum a réellement la volonté de redorer le blason de l’école nigérienne, son gouvernement et lui doivent plutôt mettre l’accent sur les écoles de la périphérie, qui manquent d’enseignants et de salles de classes, mais pas celles créées pour accueillir les élèves excellents qui sont déjà bien lotis.