Soif de réussir
La quarantaine à peine révolue, Ahmat Jidoud s’est retrouvé aux commandes du très régalien ministère des Finances. Sa nomination est intervenue à un moment où l’impact négatif de la pandémie de Covid-19 est à son plus haut niveau aussi bien au Niger que dans le reste du monde. Un défi supplémentaire (et non des moindres) pour le jeune ministre des Finances quand on sait que la pauvreté frappe à peu près 44% de la population de notre pays. Ahmat Jidoud n’a pas de baguette magique, il le sait, mais il a une soif inextinguible de réussir la mission dont il est chargé depuis avril 2021. Il a d’ailleurs annoncé la couleur le 05 octobre 2021 lors de la présentation du projet de budget 2022 à l’Assemblée nationale : « (…) l’année 2022 consacrera également la montée en puissance de la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Finance Inclusive avec l’opérationnalisation du Fonds de Développement de l’Inclusion Financière (FDIF) et du Fonds d’appui du Financement des PME/PMI (FONAP) en vue de favoriser la transformation économique via le financement des petites et moyennes entreprises , des jeunes , des femmes et des populations vulnérables exclues du financement bancaire classique », a-t-il déclaré face aux députés nationaux. Entre innovations et résultats appréciables, le ministre des Finances tient le bon cap.
Bons résultats
D’après des données officielles, entre 2019 et 2021, le PIB du Niger a chuté, passant d’un taux de croissance annuel de 5,9 % à 1,4 % du fait notamment de diverses crises dont, entre autres, le terrorisme et le Covid-19. C’est dire qu’Ahmat Jidoud est venu à un moment où l’État traverse une zone de fortes turbulences. Les priorités du ministre des Finances ont été de maîtriser davantage les dépenses de l’Etat, de réduire le déficit public et de procéder à un désendettement très graduel de la dette. Ainsi, l’État parvient-il à se consacrer davantage au financement des secteurs prioritaires dont la sécurité occupe une place prépondérante ces années-ci. Le président de la République peut compter sur le dynamisme insufflé aux différentes régies financières de l’État afin d’investir de manière substantielle dans le système éducatif du Niger. Ahmat Jidoud n’a de cesse de se consacrer à l’assainissement et au redressement des finances publiques mis à mal par les crises citées plus haut et plus récemment par la guerre en cours en Ukraine. Malgré tout, le ministre des Finances s’est montré on ne peut plus confiant : « Le taux de croissance économique s’établirait à 9,6 %, en moyenne annuelle entre 2022 et 2024 », a-t-il dit en juin 2021. Certes, Ahmet Jidoud n’a pas encore atteint la vitesse de croisière qu’il souhaite, mais tous les indicateurs montrent qu’il est sur la bonne voie.
Sagace ministre des Finances
Avec le nouvel accord entre le Niger et le Fonds Monétaire international (FMI) dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC) pour la période 2021-2024, les conventions de financement entre l’État du Niger et l’Agence Française de Développement (AFD) et tant d’autres engagements conclus, le renforcement du cadre macroéconomique et financier de notre pays poursuivi par Ahmat Jidoud est sur de bons rails. S’agissant des innovations intervenues sous l’égide du ministre des Finances, on peut citer le lancement le 14 juin 2021 du Système Informatisé de Suivi des Impôts et des Contribuables (e-SISIC), la plateforme de déclaration et paiement des impôts en ligne de la Direction Générale des Impôts (DGI). C’est dire que qu’avec Jidoud, le rééquilibrage des finances à court terme est à portée de main.