En prélude au scrutin pour l’élection des 5 députés qui doivent représenter les Nigériens de la diaspora au sein de l’Assemblée nationale, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) s’active pour créer les conditions afin que ces élections se tiennent dans le nouveau délai qu’elle a arrêté. La CENI a en effet retenu le mois d’octobre prochain pour l’organisation du scrutin sans pour autant préciser le jour exact du vote. C’est maintenant que la phase de l’enrôlement biométrique des électeurs débute, avec cette note d’information de la CENI en vue du recrutement des superviseurs. Dans ladite note en date du 6 septembre, la CENI demande ‘’à tous les aniciens superviseurs régionaux, communaux et centraux des opérations d’enrôlement biométrique des Nigériens à l’étranger’’ de ‘’déposer leurs dossiers sous pli fermé au secrétariat de la CENI’’, souligne la note. C’est la bonne cette fois-ci serions-nous tenté de croire. La première fois, la Commission électorales nationale indépendante (CENI) a prétexté la pandémie du Covid 19 pour justifier son incapacité à conduire l’opération d’enrôlement des électeurs de la diaspora, les déplacements à l’extérieur du pays étant devenus difficiles voire impossibles. Elle a aussi avancé le problème de ressources financières pour engager le processus. Du fait de cette situation, les Nigériens vivant à l’extérieur n’ont pas encore de représentants à l’Assemblée nationale, plus d’un an après l’installation de l’institution.
Il s’agit d’une violation de l’article 84 de la Constitution fixant ‘’le nombre de députés, leurs indemnités et avantages, leurs conditions d’éligibilité, le régime des inéligibilités et des incompatibilités, les modalités du scrutin ainsi que les conditions dans lesquelles il y a lieu l’organiser de nouvelles élections en cas de vacances de siège de député’’. Si l’on s’en tient à cet article de la Constitution, cela suppose que depuis plus d’un an, l’Assemblée nationale a fonctionné sans le nombre requis de députés. Cette nouvelle échéance retenue pour l’élection des représentants des Nigériens de la diaspora, à savoir le mois d’octobre, sera-t-elle respectée ? Rien n’est moins sûr ! Et même au cas où elle est respectée, lesdits représentants seront traités sur quelles bases ? Le mandat de 5 ans requis pour la durée législature leur sera-t-il accordé ? Ce sont les interrogations qu’on est en droit de formuler sous ce régime des renaissants qui ne respecte la loi que quand ça les arrange. Pour preuve, la dernière législature du deuxième mandat de l’ancien président Issoufou Mahamadou s’est achevée sans le nombre requis de députés. Une élection législative partielle devrait se tenir pour pourvoir à un poste vacant de député dans la circonscription régionale de Maradi, le collège électoral a même été convoqué par la Cour constitutionnelle, mais le scrutin ne s’est jamais tenu parce que le Manitou est revenu sur sa décision. C’est dire qu’il n’y a aucune certitude que cette élection des députés de la diaspora ait aussi lieu.