L’Assemblée annuelle des Nations Unies est une rencontre importante à laquelle tous les présidents et chefs d’Etats du monde tiennent à participer lorsque leurs agendas politiques le leur permettent. En marge de l’Assemblée, il y a des sommets et des rencontres sur des thématiques sectorielles qui regroupent des chefs d’Etats et de gouvernements. Comme ce sommet de haut niveau sur les transformations de l’éducation initié, lundi 19 septembre, par le SG des Nations Unies qui a vu la participation du président Mohamed Bazoum à travers un discours sur sa vision de la transformation du système éducatif nigérien. Lequel système s’est considérablement dégradé au cours de la décennie 2010, avec l’avènement de leur régime au pouvoir. ‘’En ce qui concerne la République du Niger, les orientations majeures que nous avions envisagées en vue de la transformation de l’école portent sur la qualité et l’amélioration de l’offre éducative en adéquation avec les exigences de notre contexte économique et social, l’objectif étant pour nous de créer les fondements d’un système dont les produits sont en mesure de s’insérer dans l’économie du pays’’, a déclaré Bazoum dès l’entame de ses propos.
Pour atteindre cet objectif, il a décliné les leviers sur lesquels il compte mettre l’accent au cours de son mandat. Lesquels leviers permettront d’améliorer la qualité de l’enseignement, élargir l’offre éducative, garantir l’accès et l’équité de genre dans le système et sa continuité même dans un contexte d’urgence. ‘’Les principales actions concernent l’amélioration de l’accès et de l’équité, l’amélioration de la qualité des apprentissages et même la continuité du système en situation d’urgence dans le contexte de nos pays du Sahel frappés par le terrorisme’’, a-t-il décliné. Pour lui, il s’agit de promouvoir ‘’un système scolaire inclusif basé sur des curricula’’ qui tiennent compte des attentes des populations et de l’adéquation du système éducatif en lien avec les réalités économiques du pays. Tout ceci passe par ‘’l’amélioration des capacités d’accueil’’ et la valorisation de la profession ‘’enseignant’’ qui est tombée très bas au cours de la décennie écoulée. Il promet à cet effet de construire 36.000 classes en matériaux solides aux cours des 3 prochaines années ‘’pour créer les conditions d’un environnement propice à l’éducation et à l’épanouissement des enfants dans ces classes’’.
Concernant les enseignants, l’engagement qu’il a pris consiste à former des maîtres de qualité pour gérer le niveau primaire, gage d’un rehaussement de la qualité des enseignements dispensés. Mais aussi à sécuriser la carrière dans l’enseignement en opérant régulièrement des recrutements à la Fonction Publique, ce qui permettra de stabiliser les effectifs des contractuels. La question de la formation professionnelle et technique a été aussi abordée par Bazoum, qui a parlé de ‘’réformes en cours pour moderniser le secteur en fonction des besoins du marché. Pour améliorer la qualité de l’offre, il faut une formation plus ciblée répondant aux besoins des secteurs de croissance’’, a-t-il souligné. Etrangement, nulle part dans son discours, il n’a évoqué la question de l’enseignement supérieur et particulièrement de la formation universitaire qui est pourtant le maillon final de la chaîne. L’éducation étant un tout, nous n’avons pas compris ce lapsus de sa part, à moins bien évident qu’il ait rédigé son discours dans la précipitation, pour juste le besoin de prendre la parole à la tribune. Alors même qu’il n’a pas fait mention de l’université, il a cru bon de parler pêle-mêle de la transformation du monde rural, de l’excellence, et de la création de plateformes d’engagement (150 centres multiservices au total) pour les jeunes en vue de promouvoir et booster l’entrepreunariat des jeunes dans le pays. Dans ce chapelet d’engagements, il n’y a rien de concret, palpable, sur le terrain encore. C’est la même routine qui se poursuit avec même des difficultés d’organiser une rentrée scolaire normale. Faut-il s’attendre de sa part à une véritable transformation qualitative de l’école sous son magistère ? Le doute est permis ! Son mentor et prédécesseur, Issoufou Mahamadou avait pris les mêmes engagements concernant le secteur durant son règne. C’est au cours de ses deux quinquennats que le système s’est totalement effondré. On ne construit pas avec des discours lénifiants mais par des réalisations concrètes.