La Direction générale de la protection civile (DGPC) a publié un nouveau rapport mardi sur le bilan des inondations qui affectent durement notre pays depuis le mois de juillet, période où les grandes précipitations ont commencé à être dans le pays. De 159 morts et plus de 225.000 sinistrés annoncés dans le précédent bilan du mois de septembre, le compteur s’est accéléré pour atteindre le cap de 168 morts et 189 blessés dans le nouveau rapport publié, mardi 20 septembre, par la DGPC. Concernant les circonstances de ces pertes en vies humaines, le bilan fait état de 122 décès suite à des effondrements de maisons et 46 par noyade. Les sinistrés sont estimés à quelque 226.717 personnes, soit 26.873 ménages. Dès lors qu’il y a de nouveaux cas de décès et de blessés consécutifs aux précipitations enregistrées au cours de la deuxième décade de ce mois de septembre, l’on ne saurait occulter le bilan des dégâts matériels. Le Directeur général de la protection civile, Colonel Major Bako Boubacar, a notamment déploré ‘’la perte d’environ 686 animaux et 14,5 tonnes de vivres’’ à laquelle viennent se greffer des effondrements d’infrastructures, de murs, de cases de santé, de greniers, des boutiques, etc.
Ce sont les inondations les plus meurtrières enregistrées par notre pays de toute son histoire. Et l’hécatombe n’est pas terminée quand sait que les pluies sont appelées à se poursuivre jusqu’à la fin du mois voire début octobre prochain, selon les prévisions météorologiques. Une surprise ? Non ! L’alerte de l’imminence de ces graves inondations a été donnée par les services de la météorologie à la veille de l’installation de l’hivernage, des messages de sensibilisation des populations potentiellement exposées à la catastrophe ont été élaborés et diffusés par la DGPC en collaboration avec la direction nationale de la météorologie. Des messages les incitant notamment à quitter les zones inondables dès l’installation des pluies pour éviter tout risque. Sans créer les conditions de leur réinstallation sur des sites provisoires. Comment faire quitter un ménage de son domicile s’il n’a pas où aller pour s’abriter dans un pays qui manque cruellement d’une politique d’habitat décent ? Toute la question est là. Comme l’année dernière et les années précédentes, le cycle des catastrophes liées aux inondations est appelé à se poursuivre dans le temps.
Avant, ce sont les maisons en banco qui s’écroulaient, suite à de fortes précipitions. Aujourd’hui même celles en matériaux définitifs n’arrivent plus à résister à la bourrasque, du fait notamment d’un certain nombre de facteurs au nombre desquels l’autorisation par les autorités des lotissements anarchiques, le manque criard d’infrastructures (routes bitumées, caniveaux de drainage des eaux, etc.) Du coup, quand il pleut abondamment comme cette année, les quartiers lotis de manière anarchiques deviennent impraticables durant tout l’hivernage, des maisons construites en matériaux définitifs s’effondrent. Les populations ont certes une part de responsabilité dans la survenue de ces drames, mais ce sont les autorités municipales et communales qui ne font pratiquement aucun investissement en matière de construction d’ouvrages de drainage des eaux qu’il faut culpabiliser. Pour sûr, elles ont très une grosse part de responsabilité dans cette hécatombe à laquelle les Nigériens assistent hébétés dans les villes du pays d’un hivernage à un autre.
I. Seyni