L’une des plus grandes aberrations de l’après seconde guerre mondiale a été de conférer la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationale à seulement 5 pays ; les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (États-Unis, Royaume-Uni, France, Russie et Chine). Ne disposant pas de droit de veto, les dix (10) autres membres non permanents font de la figuration. Depuis plusieurs décennies, le Conseil de sécurité est la cible de vives critiques. « La finalité des actions du Conseil de sécurité concerne aujourd’hui un peu plus de 7,9 milliards d’hommes et de femmes que compte l’humanité. Ces actions concernent en particulier les habitants des pays en situation de conflits armés », souligne un analyste.
Comment laisser une si lourde responsabilité entre les mains de seulement 5 pays sur les 193 États membres que compte l’ONU ? De plus en plus, l’Europe et les États-Unis se rendent compte que le monde n’est plus ce qu’il était à la création de l’ONU en 1945. « Les questions relatives au Conseil de sécurité sont si essentielles et si cruciales pour l’ensemble de la Communauté internationale qu’elles ne doivent en aucun cas être le monopole de quelques États », disent les critiques. Le changement est en vue. Ce 21 septembre 2022, le président américain Joe Biden s’est dit favorable à une réforme majeure du Conseil de sécurité de l’ONU en augmentant le nombre de ses membres afin que des pays d’Afrique, d’Amérique latine et des Caraïbes puissent y être représentés. Emmanuel Macron est sur la même longueur d’onde que son homologue américain. Selon le président français, les 5 membres permanents ne sont plus les seuls à avoir leurs mots à dire et qu’il est nécessaire « d’œuvrer plus largement au consensus international nécessaire à la paix ». Le président sénégalais Macky Sall, à la tête de l’Union africaine, est revenu sur la question : « Il est temps de faire droit à la juste et légitime revendication africaine sur la réforme du Conseil de Sécurité », a-t-il dit à la tribune de l’ONU.