Lors de la présentation du projet de loi de finances pour l’année budgétaire 2023 devant l’Assemblée nationale, mercredi 5 octobre, le Ministre des Finances a annoncé que le Gouvernement entend poursuivre une politique de financement essentiellement orientée sur un recours à un endettement prudent axé sur les ressources concessionnelles (autour de 2% d’intérêt). Mais la réalité est tout autre. Les émissions d’obligations du Trésor sur le marché financier de l’UMOA sont prévues pour un montant de 490 milliards de francs en 2023, contre 350 milliards en 2022, soit une hausse de 140 milliards.
Et sur ce marché financier, les taux d’intérêt varient de 4% à près de 7%. En avril 2018 déjà, le Fonds monétaire international (FMI) avait appelé les autorités nigériennes à la prudence dans la gestion de la dette en proposant d’opter pour les prêts concessionnels pour ne pas alourdir davantage la dette du pays. « La dette publique s’est accrue et le service de la dette demeure élevée, du fait d’un large déficit budgétaire et des opérations du Trésor national ». Les charges de la dette représenteront 443,87 milliards de francs en 2023, soit 13,68% du budget général et en progression de 4,57%. La dette publique et le service de la dette devraient donc s’accroitre du fait de larges déficits budgétaires et des opérations du Trésor public. Le déficit budgétaire va passer de 5,4% à 6,6% du PIB en raison de la prise en charge des effets des chocs tels que le déficit céréalier. Pour rappel, l’encours de la dette publique du Niger était estimé à 3 510,4 milliards de FCFA au 31 décembre 2020, soit 43,6 % du PIB.