La Chine de Xi Jinping a toutes les raisons d’être fière de sa transition post-communiste. Le pays de Mao rayonne sur tous les plans. Les réformes économiques entamées en 1978 ont été à la hauteur (voire au-delà) des attentes du peuple chinois même si sur le plan politique rien (ou presque) n’a changé. « Les dirigeants chinois utilisent le poids économique de leur pays et manipulent l’information pour façonner en leur faveur les politiques des pays et ainsi exporter son modèle autoritaire vers des démocraties vulnérables », soutient l’International Republican Institute (IRI), une organisation américaine. Bien entendu, des pays africains sont cités parmi les États qui seraient visés par cette ‘’exportation du modèle autoritaire chinois’’. La démocratie calquée sur le modèle occidental a-t-elle permis à nos pays d’Afrique de tracer leur voie dans le concert des nations ? En trois (03) décennies d’exercice, force est d’admettre que la démocratie a tourné au désenchantement dans bien de nos États, notamment en zone francophone.
Le retour aux coups d’État atteste d’un grand fourvoiement politique. Certains analystes parlent d’un ‘’vent de populisme’’ en Afrique de l’Ouest. « Le populisme commence toujours comme une infantilisation consentie, et finit par une restriction des libertés publiques, le recours de plus en plus fréquent à la répression, une terreur instituée, décrétée, normalisée », souligne l’écrivain Patrice Berger. Ce schéma correspond-t-il à ce qui s’observe ces temps-ci au Mali, en Guinée et au Burkina Faso ? Les réponses divergent. Aidées par quelques activistes et autres politiciens, les juntes dans ces pays surfent sur un courant populiste exacerbé par la Russie, la Turquie et, dans une moindre mesure, la Chine. On peut caricaturer les régimes de Bamako, Conakry et Ouagadougou, mais on ne bouche pas pour autant les brèches dans la démocratie ayant permis l’avènement des militaires au pouvoir dans ces pays. Si les systèmes politiques chinois, russe ou truc séduisent de plus en plus de jeunes Africains, c’est bien parce que la démocratie a trahi leurs espoirs. Tant mieux si le ‘’populisme’’ donne des ailes à la jeunesse.