Aux États-Unis, les immigrés et descendants d’immigrés chinois sont qualifiés de ‘’minorité modèle’’. « Ils travaillent fort. Ils ont du succès. Ils montent dans l’ascenseur social. Mais ils sont aussi tranquilles. Ils font profil bas. Et, surtout, ils ne se lamentent pas », tel est le regard porté sur les Asiatiques de façon générale au pays de l’Oncle Sam. En février 2017, deux professeurs de l’école de droit de Yale University, Amy Chua et Jed Rubenfeld, ont publié un livre polémique intitulé : « The Triple Package : comment trois caractéristiques improbables expliquent l’ascension et la chute de certains groupes culturels en Amérique ». À en croire ce couple d’universitaires, les Asiatiques ne sont pas les seuls à réussir mieux dans la vie aux États-Unis. Sept (7) autres groupes « culturels » sont concernés, chiffres incontestables à l’appui : les Cubains, les Juifs, les Indiens, les Nigérians, les Mormons, les Iraniens et les Libanais.
Selon les auteurs, ces groupes réussissent parce qu’ils ont trois choses en commun : un complexe de supériorité ; un puissant sentiment d’insécurité ; et la capacité de maîtriser leurs impulsions (« impulse control »). Une chose est certaine, les Afro-Américains, qui représentent 13,4 % de la population aux États-Unis, peinent à intégrer les hautes sphères décisionnelles (politiques, finances etc.) au prorata de leur nombre. « Comment Rishi Sunak, petit-fils d’immigrés indiens, est devenu Premier ministre britannique », nombre de personnes s’intéressent à ce sujet ces jours-ci. « Premier non-blanc et non-chrétien à accéder au poste de Premier ministre, issu de la communauté hindoue, Rishi Sunak symbolise-t-il la réussite du modèle multiculturel britannique ? », s’interroge un média français. Loin de ces questions somme toute secondaires, il s’agit d’une belle revanche pour l’Inde de voir un de ses fils diriger le pays qui l’a colonisée. Comme quoi, ni la couleur de peau, ni les origines sociales ne sauraient constituer un frein à la réussite. Les plus grands destins s’accomplissent à force de détermination. Se lamenter, rejeter la faute sur les autres, sont des postures qui tirent l’individu vers le bas.