Les innombrables sorties à l’étranger du président de la République font jaser plus d’un Nigérien. Pour cause, les contribuables ne perçoivent point les retombées diplomatiques, politiques, ou économiques de ces périples pour le moins coûteux.
Selon le ‘’Guide du protocole’’, une visite d’État a plus de prestance, de solennité que le voyage officiel, le voyage de travail et le voyage privé. Pour Bazoum Mohamed, ces subtilités diplomatiques n’existent presque pas, le chef de l’État nigérien voyage à tout vent, pour ainsi dire. On s’y prépare pour être président de la République. Bazoum Mohamed ne coche pas toutes les cases pour exercer cette fonction suprême, il l’a personnellement avoué. « (…) Je peux vous dire que lorsque le président Issoufou voulait me proposer, je n’avais pas manqué de lui dire que je ne l’ai jamais imaginé, parce que je suis justement d’une minorité. Je n’ai pas manqué aussi de lui résister (…) », a dit le dauphin d’Issoufou Mahamadou dans une interview qu’il a accordée au quotidien burkinabè Sidwaya en juillet 2019. Voilà Bazoum Mohamed dans le fauteuil de président de la République, malgré lui. Son rôle est d’abord et avant tout de défendre les intérêts du Niger et son peuple. Cette partition, le chef de l’État a du mal à la jouer comme il se doit.
Près de deux ans après sa prise de fonction, le bilan de Bazoum Mohamed est loin d’être fameux ce, dans tous les domaines. Au lieu de s’atteler à la résolution des problèmes des Nigériens (insécurité, vie chère, délitement des services publics, corruption, impunité etc), Bazoum Mohamed reste coincé entre deux avions en dehors du pays. Son dernier périple a conduit l’avion présidentiel de Bruxelles à Paris en passant par Addis-Abeba, N’Djamena, Libreville et Brazzaville. Ce sont des milliers de kilomètres avalés par le Mont Gréboun. Certainement, des centaines de millions FCFA sortis des caisses de l’État. Dans l’idéal, ces visites devraient engendrer des retombées diplomatiques et économiques pour le Niger. Mais est-ce le cas ? Les visites à Bruxelles, Paris, Addis-Abeba et N’Djamena, ont des retombées ne serait-ce que diplomatiques pour le Niger. Quid de Libreville et Brazzaville ? Le déplacement de Bazoum Mohamed dans ces deux pays n’a aucune ‘’plus-value’’ pour le Niger. C’est du moins le point de vue de l’écrasante majorité des Nigériens. Le président de la République n’a fait qu’accélérer l’amortissement du Mont Gréboun tout en jetant l’argent des contribuables par les fenêtres. Il est évident que les déplacements tous azimuts de Bazoum Mohamed pèsent lourdement et inutilement sur les finances déjà exsangues du Niger, un pays dans lequel la majeure partie de la population vit d’à peine 1 dollar par jour et qu’une autre fait face à une crise alimentaire sans précédent.