World Vision est une organisation humanitaire mondiale qui travaille en partenariat avec les enfants, les familles et leurs communautés pour les aider à atteindre leur plein potentiel en s’attaquant aux causes de la pauvreté et de l’injustice. Présente au Niger depuis 28 ans, elle intervient dans les huit (8) régions du pays dans les secteurs de la santé et nutrition, de l’éducation, et de l’eau, assainissement et hygiène. World Vison dispose d’un bureau à Maradi qui serait très actif en termes de réalisations. Et qui dit réalisations, dit passations de marchés. L’agent comptable de ce bureau régional, une jeune dame, mettrait-elle en avant ces marchés pour emprunter de l’argent facilement et à tour de bras auprès d’un certain Rabilou, un ‘’petit’’ d’un ancien ministre aujourd’hui conseiller très écouté du président Mohamed Bazoum ?
De l’argent emprunté en tout cas est donné à un certain Nasser, fils d’un opérateur économique de la place de Niamey, qui, à son tour, le prête à des tierces personnes à des taux usuraires. Mais Nasser ne retourne pas toujours l’argent à lui remis par la comptable. Le préjudice est estimé à la faramineuse somme de 900 millions de francs CFA.
Lassés d’attendre de ne pas rentrer dans leurs droits, les créanciers de la dame portent l’affaire en justice. Le Pôle judiciaire spécialisé en matière économique et financière du Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Niamey ayant une compétence nationale, il est saisi du dossier. A la mi-novembre 2022, la dame de World Vision est entendue par un juge d’instruction qui la place sous mandat de dépôt à la prison civile de Niamey pour escroquerie présumée au préjudice de Rabilou qui lui réclame une somme de 452 millions de francs CFA. Ce sera par la suite au tour de Nasser d’être écroué. Ce dernier reconnait avoir pris des libertés avec un certain montant, à son profit. Et ses parents sont disposés à rembourser le préjudice subi par la dame (comptable). Un rendez-vous est pris avec un envoyé de l’avocat de Nasser pour lui remettre une somme de 100 millions de francs aux fins de déposer à la justice. Mais la famille fait volte-face et décide de porter elle-même l’argent au tribunal, en décembre 2022. Ce revirement était-il volontaire ou contraint ? Qui est-ce qui l’avait suscité ? A qui la famille avait-elle remis les 100 millions au niveau de la justice ? Le conseil de Nasser n’arrive en tout cas pas à faire éclairer sa lanterne au sujet de cet argent. Où sont passés les 100 millions ? De guerre lasse, la robe noire a écrit au juge d’instruction, mais, un mois après, ses interrogations restent toujours entières. Pendant ce temps, le prévenu Nasser continue de garder prison alors même qu’il devait bénéficier d’une mesure de liberté provisoire pour avoir prouvé sa bonne foi à rembourser ses dettes. Surtout qu’il était disposé à mettre 50 millions de francs sur la table en février et 15 millions à partir du 1er mars 2023 jusqu’à apurement total de sa créance. Nous ne sommes pas, ici, dans le cas d’une procédure de détournement de deniers publics et la victime n’est pas une personne publique. Comment dans ce flou judiciaire la famille de Nasser va-t-elle continuer à mettre la main à la poche ? Ou bien s’agirait-il d’une astuce de garder par devers soi les 100 millions jusqu’à avoir le montant de 452 millions réclamé par Rabilou, derrière qui se trouverait un homme politique ? Affaire à suivre…
M.H