Zakari Oumarou, porte-flingue en chef d’Issoufou Mahamadou, est vite monté au créneau pour défendre son mentor éclaboussé par le rebondissement de l’Uraniumgate. Les pro-Bazoum doivent certainement rire sous cape des déboires de l’ancien président de la République.
Un porte-flingue nommé Zakari
L’article d’Africa Intelligence (A.I.), qui relance le débat autour de l’Uraniumgate repose sur des enquêtes menées par des enquêteurs américains qui soupçonnent fortement Issoufou Mahamadou d’avoir perçu quelques bakchichs dans la transaction organisée par Areva avec de l’uranium nigérien. Nous avions traité du sujet dans nos précédentes parutions. « L’article documenté de ’’Africa Intelligence’’ mettant en cause l’ancien président Issoufou Mahamadou dans l’affaire dite ‘Uraniumgate’ ramène en surface le scandale de grande ampleur que les Tarayyistes croyaient avoir définitivement étouffé », avions-nous écrit. Selon toujours A.I., « T3 » (qui figure parmi les bénéficiaires de pots de vin) est ‘’ un nom de code que des éléments de l’enquête américaine tendent à attribuer à l’ancien président du Niger, Mahamadou Issoufou. Actuel médiateur de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au Burkina Faso, il se retrouve suspecté d’avoir perçu 2,6 millions de dollars virés par Energy Standard Trading FZE sur un compte de la Standard Chartered Bank de Dubaï’’. Comme il fallait s’y attendre, ce rebondissement de l’affaire n’a pas manqué de susciter des réactions de contestation au sein des Tarayyistes. Zakari Oumarou, ancien gouverneur de la région de Maradi et porte-flingue en chef d’Issoufou Mahamadou, est vite monté au créneau.
Des ‘’mains invisibles’’ ?
Selon Zakari Oumarou, il y a des mains cachées dernière cette publication, qui vise tout simplement à ternir l’image rayonnante que s’est forgée l’ancien président de la République sur le plan international, grâce notamment aux actions qu’il a menées durant ses deux quinquennats à la tête de notre pays pour la promotion de la démocratie, de la paix et de la justice. Pourquoi l’ex gouverneur a-t-il délibérément entretenu le mystère autour de l’identité des personnes qui seraient derrière la publication d’A.I. ? Qui sont-elles à partir du moment où il a clairement martelé qu’ils les connaissent ? Qui sont ces gens capables de manipuler des enquêteurs internationaux pour salir la réputation de l’ancien président ? Pourquoi tait-il leurs noms, en dépit de la gravité de l’accusation portée contre leur champion ? Voilà autant de questions que se pose l’opinion nationale après la sortie médiatique de Zakari Oumarou. ‘’En vérité, c’est juste une diversion dont les Tarayyistes sont d’ailleurs coutumiers à chaque fois qu’un des leurs est éclaboussé par un scandale’’, estiment nombre d’observateurs. Seulement, tous les Tarrayistes ne sont pas affectés par les déboires de l’ancien président de la République. Les pro-Bazoum, eux, s’en délectent. C’est du moins ce que pensent nombre de Nigériens.
Des tensions permanentes
Nous l’avions écrit dans plusieurs de nos parutions, à savoir qu’au PNDS-Tarraya la tension est quasi permanente entre ceux qui ne jurent que par l’ancien président de la République et ceux qui font bloc derrière Bazoum Mohamed. Les soutiens de l’ex chef de l’État cachent de moins en moins leur volonté de faire main-basse sur l’appareil du parti au pouvoir. L’on se rappelle des propos agressifs tenus par le même Zakari Oumarou il y a quelques mois de cela. L’ancien gouverneur de Maradi a mis en garde ceux qui seraient tentés de ne pas adhérer à leur plan, celui de conserver le PNDS-Tarraya sous la férule d’Issoufou Mahamadou. Le dessein est clair, il s’agit pour les pro-Issoufou de réduire drastiquement les marges de manœuvre du président de la République. Sans le soutien ferme du parti qui l’a porté au pouvoir, Bazoum Mohamed aura du mal à mener à bien son quinquennat. C’est dire que l’article d’Africa Intelligence tombe à point nommé pour les pro-Bazoum, ils doivent certainement rire sous cape de ce rebondissement de l’Uraniumgate qui écorne l’image d’Issoufou Mahamadou.
La Rédaction