Le Secrétaire général du ministère du Plan a sorti une note de service pour mettre fin au contrat d’un groupe de stagiaires (32 au total) et d’agents bénévoles (au nombre de 28) travaillant au sein dudit ministère.
La mesure d’interruption brutale du contrat des bénévoles et stagiaires, 60 agents au total, a pris effet à compter du 5 mai 2023. Elle a été suscitée par un mouvement d’humeur du syndicat des agents dudit ministère pour réclamer aussi l’institution de la ristourne dénommée 0,6 aux agents en vigueur au ministère des Finances.
Cette revendication a servi d’alibi pour instaurer le désordre dans le fonctionnement du ministère avec l’appui du secrétaire général du syndicat qui a mobilisé ces agents autour de sa personne dans l’espoir de la faire aboutir. En contrepartie, il leur a promis l’intégration dans les effectifs du ministère.
Les frondeurs réclamaient 0,6 du total des financements extérieurs que le ministère du Plan mobilise comme ristournes. Ils demandent qu’on leur fasse comme ce qu’on fait aux agents du ministère des Finances avec leur 0,6 sur les ressources internes (DGI, Douanes) mobilisées.
Une revendication qui n’est pas du tout réaliste parce que tout simplement les missions des deux entités ministères diffèrent. Il a été expliqué aux agents que le ministère du Plan travaille à mobiliser des financements extérieurs qui sont des crédits à notre pays que les générations futures auront à rembourser, qu’ils feraient mieux de réfléchir à autre chose à la place. Mais les agents restent imperméables à ce raisonnement.
Comment peut-on octroyer 0,6 comme ristourne sur tous les financements extérieurs ? Une simulation pour montrer le montant global de la ristourne se chiffrerait à plusieurs dizaines de milliards de FCFA annuellement à reverser aux agents, au regard du volume des ressources extérieures mobilisées ces dernières années.
En plus, les conventions de financements extérieurs (crédit et donc dette à l’Etat) engagent d’ailleurs souvent plusieurs ministères et autres institutions de la République. Sur un même dossier interviennent les agents du ministère du Plan, du ministère des Finances, de celui des Affaires étrangères, de la présidence de la République, du Secrétariat Général du gouvernement et même les députés nationaux qui ratifient les accords. C’est dire l’inanité des revendications de ces agents.
C’est dans ce contexte tendu que le ministère du Plan a tout simplement pris la sage décision de remercier les 60 agents dont 32 stagiaires avec leurs attestations de fin de stage et 28 bénévoles. Car cette redistribution de 0,6 % des crédits contractés à l’extérieur par notre pays pourrait être perçue comme inéquitable, parce que favorisant une catégorie spécifique de fonctionnaires, alors que d’autres agents de l’État, également impliqués dans la gestion des prêts extérieurs ne bénéficieraient pas de cette redistribution.
La redistribution de 0,6 % des prêts extérieurs aux agents de l’administration pourrait également être considérée comme un détournement de fonds, car ces prêts sont généralement contractés pour financer des projets d’infrastructures, de développement ou pour répondre à des situations d’urgence. Utiliser une partie de ces fonds pour rémunérer des agents c’est compromettre la réalisation de ces projets. Cette mesure pourrait aussi inciter les agents de l’administration à privilégier l’obtention de prêts extérieurs plutôt que de chercher des solutions de financement plus durables ou responsables, afin d’augmenter leurs gains personnels.
Enfin, La redistribution de 0,6 % des prêts extérieurs aux agents de l’administration augmenterait le coût de ces prêts pour l’État, aggravant potentiellement la dette publique et les problèmes économiques associés.
C’est le lieu donc de saluer cette prise en compte des attentes de l’opinion publique par le ministère du Plan. Affaire à suivre…