Au PNDS – Tarayya, on ne s’en cache, Issoufou Mahamadou, hier, et Mohamed Bazoum, aujourd’hui, ne doivent leurs élections à la magistrature suprême à personne, surtout pas aux alliés regroupés au sein de la Mouvance pour la Renaissance du Niger (MRN), une coalition d’une cinquantaine de partis politiques. Dès lors, ces alliés, pour l’essentiel des partis de faible envergure, ne font que de la figuration au sein de la MRN qui fonctionne comme un parti unique, c’est-à-dire géré à la Jacobin.
Des alliés qui ne sont point consultés sur quelque question que ce soit. Ils doivent suivre les desiderata du tout-puissant parti présidentiel. Ce jeudi 18 mai 2023, le Conseil des Ministres a entériné la nomination de deux militants du PNDS-Tarayya à la tête de la Société nigérienne d’urbanisme et de construction immobilière (SONUCI) : Ibrah Souradja, architecte urbaniste, est nommé Directeur général, tandis que Mouctar Mamoudou, urbaniste aménagiste, est nommé Président du Conseil d’administration (cumulativement avec ses fonctions de Directeur général de l’Agence de modernisation des villes). Serait-on devenu de bons gestionnaires au PNDS ? L’ANDP – Zaman Lahiya a été mis devant le fait accompli, alors même que le poste de DG de SONUCI lui a toujours été réservé dans le cadre de son alliance politique avec le PNDS qui durait depuis de longues années. Et ce coup de poignard dans le dos n’est pas le premier du genre. L’on se rappelle qu’en janvier 2020, l’ANDP avait perdu, sans qu’il ne soit avisé, deux importants postes de direction dont celui de la Direction régionale des Enseignements secondaires de Niamey au profit du PNDS. Interpellé, le parti présidentiel avait répondu : « Nous avons besoin de ces postes ». Une réponse qui frise le mépris.
Cet arrachage de la SONUCI des mains de l’ANDP intervient au mauvais moment pour ce parti. Il tombe en effet au moment où des militants, dont le président Moussa Hassane Baragé, actuel Ministre de la Poste et des Nouvelles Technologies de l’Information et ancien DG de la société susdite, sont empêtrés dans ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire SONUCI, une inspection de l’IGE ayant mis en évidence les contours d’une gestion chaotique de cette société publique. Garba Lompo, un ancien PCA de la SONUCI, n’avait jamais pu exercer ses fonctions du fait de la volonté d’un DG. Ses indemnités de fonction auraient-ils été régulièrement versées sans qu’il n’en voit les couleurs ? Allez savoir ! Malgré ses trois (3) députés, la voix de l’ANDP-Zaman Lahiya est inaudible au sein de la MRN. Il faut dire que le président Barazé n’aurait jamais eu les atomes crochus avec Mohamed Bazoum. Il n’a jamais été un chaud soutien de ce dernier pour la présidentielle de 2021. A l’ANDP, on a toujours en travers de la gorge le soutien apporté par Mohamed Bazoum au général (ER) Mounkaila Issa dans la course à la succession de feu Moussa Moumouni Djermakoye, l’ancien président du parti. Dans le partage du ‘’gâteau Niger’’, le parti présidentiel, seul maître du jeu, ne fait la part belle qu’à lui-même. Pourquoi tant de machiavélisme du PNDS à l’égard de ses alliés ? Curieusement, ces alliés restent stoïques face aux coups reçus, même les plus infâmes. Peut-être pour avoir choisi le chemin de la facilité compromettante et non la voie de la vérité et de la justice.