Dans notre parution de ce mercredi 24 mai, nous vous parlions des manœuvres politiques envisagées en vue de déstabiliser le président du MNSD – Nassara. Des manœuvres internes au sein de la majorité parlementaire. Objectif : déchoir Seini Oumarou de son poste de président de l’Assemblée nationale.
Une pétition anti-Seini
Comme vous le savez, en prélude au 10e Congrès ordinaire du MNSD – Nassara, tenu à Dosso les 18 et 19 mars 2023, ce parti avait procédé au renouvellement de ses structures. C’est ainsi que la section de Zinder avait perdu le poste de secrétaire général du parti, qui est revenu à Maradi. Au niveau de Zinder, deux candidats étaient en lice, dont le sortant Maï Saley Djibrillou. Faute de consensus entre les deux prétendants, et ce jusqu’à la date butoir de dépôt de candidature, Zinder finit par perdre le poste. Mais cette perte, quoiqu’elle est justifiée au regard des textes du parti, est restée en travers de la gorge de certains militants. Et c’est cette grogne qu’un parti allié du PNDS – Tarayya au sein de la majorité parlementaire voulait utiliser pour abattre politiquement le président du MNSD – Nassara. Depuis quelques jours, des individus animés de ce sombre dessein se sont fixés comme objectif de ratisser large au sein de la majorité parlementaire au tour d’une pétition anti-Seini Oumarou aux fins de démettre celui-ci du perchoir de l’Assemblée nationale par une motion de défiance. Et dire que le PAN est un allié fidèle du PNDS. Depuis son arrivée à la tête de l’actuelle législature, en 2021, les principaux responsables administratifs de l’Assemblée nationale, qui ne sont pas de son parti, sont toujours restés à leurs postes.
« Une majorité sans âme ? »
Il n’est un secret pour personne que les partis alliés du PNDS – Tarayya sont traités avec légèreté et peu de considération. Le parti présidentiel est seul maître du jeu au sein de la Mouvance pour la renaissance du Niger (MRN), la majorité présidentielle. Dès lors, les manœuvres de basse politique qui visent le président du MNSD – Nassara pouvaient-elles se faire sans l’aval du PNDS-Tarayya ? Le parti qui serait le plus engagé dans cette cabale aurait-il reçu la bénédiction du parti présidentiel ? Les députés MNSD sur lesquels on voudrait s’appuyer pour atteindre Seini Oumarou, dont deux se seraient déjà retractés chemin faisant, auraient-ils été reçus par un haut responsable du PNDS ? L’objectif recherché à travers la pétition en tout cas serait de susciter une motion de défiance contre le président Seini Oumarou. La Constitution dispose en son article 89, alinéa 4 : « En cas de crise de confiance entre le Président de l’Assemblée nationale et les députés, celui-ci peut être destitué. L’initiative de la destitution est signée par la moitié des membres composant l’Assemblée nationale. La destitution est adoptée à la majorité des deux tiers (2/3) des députés. »