Le président de la République, Bazoum Mohamed, a provoqué une vague de controverses suite à ses propos tenus dans une interview récente accordée à Jeune Afrique. Parlant de la lutte antiterroriste au Sahel, Bazoum a affirmé sans ambages que “ces terroristes sont plus forts que nos armées, ils sont plus aguerris que nos armées“. Ces mots, perçus comme une admission de l’infériorité des forces militaires du Niger face à la menace terroriste, ont suscité un débat animé sur le sens et les implications de ses propos.
Certains voient dans cette déclaration une preuve du courage de Bazoum, une honnêteté brute qui tranche avec la rhétorique politique habituelle. Sa franchise pourrait être perçue comme un appel à une action concertée et à un soutien international plus accru pour faire face à la menace terroriste. De plus, elle pourrait également renforcer la confiance du public dans un leader qui est prêt à admettre la réalité, aussi dure soit-elle.
Cependant, d’autres y voient une inconscience, voire une faute politique grave. En admettant ouvertement la supériorité des terroristes, Bazoum pourrait sembler offrir une victoire morale à l’ennemi, risquant ainsi de démoraliser les forces armées et de donner un nouvel élan aux terroristes. De plus, sa déclaration pourrait affaiblir la confiance des citoyens envers l’Exécutif dans sa lutte antiterroriste.
Est-ce une stratégie payante ou une autodestruction politique ? Il est trop tôt pour le dire. L’impact de la déclaration de Bazoum sur l’effort de lutte contre le terrorisme au Sahel reste incertain. Néanmoins, il est indéniable que ses paroles ont déjà suscité une participation accrue des citoyens au débat public et ont mis en lumière les défis incontestables auxquels notre pays est confronté dans sa lutte contre l’insurrection djihadiste.